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Découverte d'une protéine bloquant le développement du cancer du colon

Des chercheurs canadiens ont découvert une protéine capable de bloquer le développement du cancer du colon chez des souris, selon la revue britannique scientifique Nature. L'absence de cette protéine, dénommée "p110g", chez les souris provoque le développement spontané de la tumeur intestinale et sa présence la régression du cancer, a constaté avec surprise l'équipe de Josef Penninger de l'université de Toronto (Ontario Cancer Institute) alors qu'elle étudiait l'influence de cette protéine sur l'immunité et les globules blancs et pas du tout ses effets dans le domaine du cancer. "Nous étudions des souris qui avaient été modifiées génétiquement pour ne pas posséder cette protéine et elles ont commencé à tomber malades et à mourir. Très vite nous nous sommes aperçus qu'elles souffraient d'un cancer colorectal invasif", raconte le Pr Penninger en qualifiant ce résultat de "complètement nouveau et inattendu". Après cette observation faite sur les souris en novembre 1999, les chercheurs, sous la conduite de Takehido Sassaki, ont examiné des tissus de cancer colorectal humain. Ils ont décelé l'absence de la protéine dans 25% environ des échantillons analysés. Les chercheurs ont alors réintroduit la protéine manquante dans les cultures de cellules cancéreuses humaines et la croissance de cellules tumorales a été arrêtée, quelles que soient leurs particularités génétiques. Pour le Pr Penninger, ce résultat est "porteur d'espoir parce que cela veut dire que même si des personnes sont porteuses de mutations génétiques de prédisposition au cancer colorectal, la protéine pourrait être capable de les neutraliser". Enfin, les chercheurs ont greffé des tumeurs humaines sur des souris normales et le cancer s'est développé rapidement. Puis, les souris ont reçu de la protéine qui a supprimé le cancer. Ces derniers résultats sont un bon argument qu'il y a vraiment là quelque chose et une preuve que la protéine joue un rôle chez l'homme, selon le Pr Penninger dont les travaux ont été subventionnés par la société Amgen. Prochaine étape, l'étude du fonctionnement exacte de la p110g dans le processus de cancérisation qui pourrait conduire à de nouvelles molécules thérapeutiques, stimulant ou mimant la protéine. Les spécialistes vont également chercher à vérifier si l'absence naturelle de la protéine chez l'homme engendre une prédisposition au cancer du colon. Dans les pays occidentaux, le cancer du colon est la deuxième forme la plus répandue de cancer. Chaque année en Europe, plus de 140.000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués. En France, chaque année, le cancer colorectal est responsable de quelque 16.000 décès et 35.000 nouveaux cas sont diagnostiqués.

AFP :

http://www-old.afp.com/ext/francais/lemonde/sci/000823190535.58gbpsc8.html

Nature :

http://www.nature.com/nlink/v406/n6798/abs/406897a0_fs.html

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