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Découverte d’un nouveau mécanisme de propagation du cancer

Cette étude de l’Ohio State University Comprehensive Cancer Center, révèle un nouveau mécanisme qui favorise la croissance du cancer et sa propagation dans le corps. Inconnu auparavant, ce mécanisme implique de petites molécules régulatrices appelées microARN. Ces résultats, publiés dans l’édition du 2 juillet des Comptes-rendus de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), suggèrent une nouvelle stratégie pour traiter le cancer et peut-être les maladies du système immunitaire.

Ce sont de minuscules vésicules libérées par les cellules tumorales qui sont récupérées par les cellules immunitaires saines, ce qui entraîne la libération de substances chimiques qui favorisent la croissance et la propagation des cellules cancéreuses. L'étude montre, sur des cellules de cancer du poumon, que ces vésicules contiennent de puissantes molécules régulatrices, appelées microARN et qu’en absorbant ces molécules, les cellules immunitaires modifient leur comportement. Ce processus chez l'homme implique un récepteur du système immunitaire fondamental appelé Toll-like receptor 8 (TLR8).

«Cette étude révèle une nouvelle fonction des microARN », explique le Docteur Carlo Croce, directeur du programme génétique et cancer de l'Ohio State et auteur principal de l’étude. « Certains microARN libérés par le cancer, peuvent se lier et activer un récepteur dans un mode de type hormonal ». Les microARN contribuent à contrôler le type et la quantité de protéines libérées par les cellules en liaison avec l’ARN messager qui code pour la protéine. Les cellules tumorales du poumon sécrètent ainsi les microARN-21 et microARN-29a dans des vésicules appelées exosomes, et ces exosomes sont absorbés par les cellules immunitaires appelées macrophages situés là où le tissu tumoral est proche du tissu normal. Dans les macrophages humains, les microARN-29a et microARN-21 se lient avec TLR8, incitant les macrophages à sécréter deux cytokines qui favorisent l'inflammation et dont des niveaux accrus ont été associés à une augmentation de la tumeur du poumon sur un modèle animal, alors qu'une baisse de ces niveaux est associée à une baisse du nombre de tumeurs par poumon.

C’est un mécanisme entièrement nouveau utilisé par le cancer pour se développer et se propager, qui suggère la possibilité de développer de nouveaux médicaments qui ciblent cette « brèche », ajoute le Docteur Muller Fabbri, professeur de pédiatrie et de biologie moléculaire et d'immunologie à l'Université de Californie du Sud, co-auteur de l’étude. Et comme ce mécanisme implique un récepteur fondamental du système immunitaire (TLR8), cette découverte pourrait s'étendre à d'autres maladies comme les maladies auto-immunes et inflammatoires. C’est donc une ouverture vers une nouvelle stratégie pour contrer le cancer et les maladies du système immunitaire, concluent les chercheurs mais aussi, la découverte d’un nouveau rôle des microARN dans l’immunité.

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