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Découverte d'une molécule qui agirait sur de nombreux virus

Tout comme les antibiotiques dits à large spectre peuvent être efficaces contre un grand nombre de bactéries, une molécule qui agirait sur un grand nombre de virus - dont celui du sida, les virus grippaux ou encore le redoutable Ebola, qui provoque une fièvre hémorragique mortelle - a été découverte par des chercheurs américains. Ils ont montré son effet non seulement in vitro, en laboratoire, mais aussi in vivo, chez la souris. Leur étude vient d'être publiée par les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Les traitements antiviraux actuels sont relativement rares et très spécifiques. Durant un programme de criblage à haut débit de molécules pouvant avoir un effet antiviral, Mike Wolf de l'université de Los Angeles et ses collègues ont découvert une molécule, dont le nom de code est LJ001, active sur plusieurs virus. "Les virus peuvent être classés en deux catégories, selon qu'ils ont une enveloppe ou qu'ils n'en possèdent pas", rappellent les auteurs. "L'enveloppe est constituée d'une partie de la membrane de la cellule dans laquelle le virus s'est multiplié, qui est emportée par chaque nouveau virus sortant de la cellule." Or le LJ001 agit en interférant avec la membrane du virus qui - elle - ne peut pas se réparer, à la différence de la membrane cellulaire.

Les chercheurs ont montré in vitro que le LJ001 pouvait avoir une activité sur tous les virus à enveloppe, notamment Ebola et ses cousins, les virus de la grippe, celui de l'hépatite C, le West Nile, celui de la fièvre jaune, ceux de la famille de la variole ou encore des rétrovirus comme le VIH. Les chercheurs ont conduit des essais, chez la souris, sur les virus de la fièvre de la vallée du Rift et Ebola.

Alors qu'ils tuent toutes les souris infectées, le traitement par LJ001 a permis de faire survivre 100 % des animaux infectés par la fièvre de la vallée du Rift et 80 % de ceux infectés par Ebola. Aucune toxicité n'a été mise en évidence dans ces modèles. Enfin, en plus de sa capacité à cibler de nombreux virus, son mécanisme d'action devrait permettre d'éviter le développement de résistances, commentent les auteurs.

LP

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