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Corot a bien commencé sa moisson de planètes

Près d'un an jour pour jour après son lancement, le 27 décembre 2006, par une fusée russe Soyouz, Corot suscite «l'admiration» des astronomes. «Nous sommes dans un état de contemplation», confiait, devant la presse, Annie Baglin, responsable scientifique du programme, en commentant les premières «courbes de lumière», d'une précision exceptionnelle, fournies par ce satellite conçu et financé à 75 % par le Centre national d'études spatiales (Cnes) pour observer les étoiles et trouver de nouvelles planètes extrasolaires.

Du haut de son orbite polaire, à 896 kilomètres d'altitude, donc loin des perturbations terrestres, Corot est idéalement placé pour mesurer, au millionième près et en continu pendant 150 jours, les variations de luminosité de 12 000 étoiles de notre Voie lactée. Laquelle en contient 200 milliards ! Ces infimes variations d'éclat ont deux origines possibles. Elles peuvent provenir, en premier lieu, des ondes sonores générées au coeur des étoiles. La compréhension de cette sismologie stellaire, découverte dans les années 1960 sur notre Soleil, fournit une foule de renseignements sur la structure des étoiles, leur densité, leur température, leur vitesse de rotation, etc.

Mais elles peuvent aussi trahir l'ombre générée par une planète chaque fois que celle-ci passe devant son étoile. Cette méthode dite des transits planétaires a déjà permis de détecter, avec des observatoires au sol, 34 des 270 planètes extrasolaires connues à ce jour.

Des chiffres que Corot devrait faire exploser d'ici à la fin de sa mission, dans deux ans ! «Au bout de 300 jours d'observation, nous avons déjà repéré une quarantaine de “candidats” dont deux ont été confirmés», se réjouit Pierre Barge de l'observatoire de Marseille-Provence. Corot-exo-1b et, plus récemment, Corot-exo-2b (c'est leur nom !) sont deux «géantes gazeuses», autrement dit des planètes semblables à Jupiter mais très proches de leur étoile puisqu'elles tournent autour en moins de deux jours.

Autant dire qu'elles sont impropres à accueillir toute forme de vie extraterrestre. Deux autres planètes sont en cours d'examen par les observatoires au sol associés au projet Corot : l'une d'elles serait deux fois plus petite que Saturne, la seconde, de taille jovienne, aurait néanmoins une densité inhabituelle... Aucune chance, là non plus, d'être en présence d'une jumelle de la Terre.

«La mission de Corot n'est pas de chercher des planètes habitables mais de défricher le terrain et de servir de guide aux futurs instruments, comme le satellite américain Kepler qui observera la même portion de ciel pendant cinq ans», souligne Annie Baglin. Il s'agit en effet de la durée minimale requise pour avoir une chance de repérer une planète à forte périodicité, donc assez éloignée de son étoile pour abriter la vie. Corot a néanmoins la capacité de détecter des planètes rocheuses d'un diamètre égal au double de celui de la Terre. Ce qui serait un record, la plus petite exoplanète identifiée à ce jour étant 5,5 fois plus massive que notre belle bleue.

Figaro

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