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Contrôle de la croissance des tumeurs cérébrales métastatiques : rôle des récepteurs intégrines

Près de 40 % des cancers du cerveau diagnostiqués sont d'origine métastatique, c'est-à-dire dérivés d'une tumeur primaire localisée ailleurs dans l'organisme. Ce chiffre en augmentation pose un problème clinique sévère, du fait du manque de thérapies.Les scientifiques du Scripps Research Institute (TSRI), dirigés par le Professeur Felding-Habermann, ont découvert un mécanisme moléculaire qui joue un rôle majeur dans le contrôle du développement tumoral métastatique dans le cerveau. Leur étude porte sur le développement de tumeurs cérébrales métastatiques chez la souris suite à un cancer primaire du sein et montre le rôle joué par un des récepteurs de la famille des intégrines dans le développement des tumeurs du cerveau.

Les intégrines sont des récepteurs d'adhésion cellulaire, jouant un rôle très important dans la migration, la différenciation et la survie des cellules. Les scientifiques du TSRI montrent qu'une activation du récepteur intégrine avb3 à la surface des cellules tumorales du cerveau, est responsable de l'augmentation de l'expression du facteur de croissance des vaisseaux sanguins VEGF (vascular endothelial growth factor), un des régulateurs clés de l'angiogénèse, mécanisme de néovascularisation impliqué dans la croissance des tumeurs et le développement de métastases.

La néo-angiogenèse est connue pour être une étape critique dans le développement tumoral. Or, plus la tumeur croît, plus elle nécessite un apport en oxygène. Si le réseau sanguin n'est pas suffisant, les cellules à l'intérieur de la tumeur vont commencer à mourir.

Cette étude montre que, dans le cas des cellules tumorales cérébrales présentant un récepteur avb3 actif, la néo-angiogenèse est assurée de manière continue, même en présence d'un apport en oxygène suffisant, grâce à la surexpression du facteur VEGF.

En absence de récepteur intégrine, l'induction du VEGF ne dépend plus que de l'hypoxie, ce qui résulte en une néo-angiogenèse de moindre amplitude, une augmentation de l'apoptose cellulaire, et donc une invasion du cerveau par les cellules tumorales moins rapide.

Cette étude montre également que l'effet de ce récepteur est dépendant du micro-environnement, l'activation du même récepteur au niveau de la tumeur primaire du sein n'ayant aucune conséquence sur la croissance tumorale.L'identification d'un tel mécanisme de contrôle fournit de nouvelles cibles potentielles thérapeutiques pour la lutte contre le développement des métastases cérébrales.

BE

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