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La consommation précoce de cannabis altère le développement du cerveau

Les fumeurs réguliers de cannabis qui ont moins de 16 ans risquent des altérations spécifiques de leur cerveau, selon des chercheurs du  Center for BrainHealth de l’Université du Texas, à Dallas. Cette étude s’est intéressée à 42 fumeurs adultes réguliers (au moins une fois par semaine), âgés entre 21 et 50 ans, qui ont accepté de répondre à un questionnaire et de passer une IRM. L’objectif était de comparer les anatomies cérébrales de deux catégories de fumeurs : ceux qui déclarent avoir commencé leur consommation avant l’âge de 16 ans (13,1 ans en moyenne) et les autres après (16,9 ans en moyenne). 

Pour rappel, pendant l’adolescence le cerveau est soumis à des changements majeurs. Il connaît un affinement de la matière grise (neurones et connexions) du cortex, dû à un élagage massif des synapses "inutiles" et au renforcement des plus utilisées. Par ailleurs, les fibres conductrices des neurones (matière blanche), elles, se myélinisent, c’est-à-dire s’entourent d’une couche de myéline qui va accélérer la conduction électrique. Globalement, le ratio matière grise / matière blanche diminue donc, signe que le cerveau se spécialise et devient plus performant ! 

Telles sont les caractéristiques anatomiques que les chercheurs de Dallas, menés par le Docteur Francesca Filbey, ont mesuré par IRM chez les fumeurs réguliers de cannabis, vingt fumeurs "précoces" et vingt-deux fumeurs "tardifs".  Leur observation est sans appel : les vingt volontaires qui ont commencé à consommer du cannabis avant 16 ans présentent (à l’âge adulte !) un développement cérébral différent des autres.

Pour être plus précis, l'IRM révèle que chez les fumeurs précoces l'épaisseur du cortex est plus importante (au lieu de s'affiner) et le ratio matière grise / matière blanche ne diminue pas. Le plissement du cerveau, lui, décroît également. Et ce, notamment dans les zones du cortex temporal et frontal impliquées dans les fonctions cognitives supérieures incluant les fonctions exécutives, la mémoire et l'apprentissage.

La quantité de cannabis consommée influence l’étendue de l'altération du développement du cerveau. « Il n’y a pas que l’âge qui compte », ajoute de surcroît Francesca Filbey, auteure principale de l'étude. « La quantité de cannabis consommée influence l’étendue de l'altération du développement du cerveau ». 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Science Direct

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