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Des coeurs artificiels face à la pénurie d'organes à greffer

Le recours à l'implantation de coeurs artificiels dans les cas d'insuffisance cardiaque grave se développe en France, face notamment à la pénurie d'organes à greffer, mais le coût élevé de ces appareils reste un sérieux problème. Pour la première fois en France, les 6 et 7 décembre au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen, une équipe de cardiologues a implanté un nouveau type de coeur artificiel sur deux patients rigoureusement sélectionnés.

Il s'agit d'une assistance cardiaque constituée d'une turbine de la taille d'un gros pouce, implantée dans le coeur affaibli pour intensifier le flux sanguin dans le corps. Silencieux et léger (moins de 90 grammes), l'appareil se place à la pointe du ventricule gauche -- le plus actif -- et est relié à l'aorte descendante ou ascendante. Une batterie externe, d'un poids inférieur au kilo, assure l'autonomie de l'appareil. Le câble d'alimentation ressort soit par l'abdomen soit derrière la tête.

Indiqué chez des personnes souffrant d'une altération momentanée de la fonction cardiaque ou chez des personnes en attente d'une transplantation, cet appareil peut également être envisagé de façon permanente. "La première personne à en avoir bénéficié est un Américain qui est toujours en vie plus de 5 ans après", a indiqué le professeur Gilles Grollier, chef du service de cardiologie du CHU de Caen.

Autre atout de cet appareil : le patient peut réguler lui-même le débit sanguin de son coeur s'il doit par exemple grimper une côte ou faire une randonnée en montagne. Actuellement, 150 personnes à travers le monde bénéficient d'une pompe d'assistance cardiaque de ce type, appelée "Jarvik 2000", du nom de son inventeur le professeur Robert Jarvik. "On fonde beaucoup d'espoirs sur ce nouveau matériel car il est de petite taille et facile à implanter, l'opération ne dure pas plus de deux ou trois heures", indique le professeur Grollier. Il souligne également l'intérêt de ce nouvel équipement face à la pénurie d'organes à greffer. Trois cent dix sept personnes seulement ont pu bénéficier d'une greffe du coeur en 2004 en France, contre 380 en 1998, selon l'Agence de biomédecine, qui relève également que les patients demeurant en attente d'une greffe sont plus nombreux : 280 l'an dernier contre 269 en 1998.

Mais le développement de cette technique pourrait être pénalisé par le coût de l'appareil, entre 70.000 et 90.000 euros actuellement à la charge des centres hospitaliers. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en France, avec 30 % de l'ensemble des décès, contre 28 % pour les cancers, selon la Fédération française de cardiologie, qui souligne que l'insuffisance cardiaque est responsable de 34.000 décès par an.

AFP

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