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Le clonage humain peut-être impossible avec les techniques actuelles

Le clonage humain, mission impossible? Il semble en effet irréalisable, en l'état actuel de la science, de "copier" des êtres humains ou même des primates, selon des scientifiques qui suggèrent que les tentatives de clonage reproductif sur des singes ont échoué à cause d'un obstacle moléculaire fondamental. Dès la première étape, les cellules des primates clonés ne se divisent pas normalement et entraînent un mélange désordonné de chromosomes trop anormaux pour permettre à la grossesse de débuter, rapportent des chercheurs de l'université de Pittsburgh dans le magazine "Science". "La plupart des personnes impliquées dans le domaine du clonage vont être surprises", estime le directeur de l'équipe de recherche, Gerald Schatten. "Ce travail démontre qu'il y a un nid-de-poule dans le processus. Nous connaissons désormais la profondeur et la largeur du nid-de-poule, et nous mettons au point des stratégies pour le contourner". Des dizaines d'animaux clonés, dont des vaches, cochons, souris, chèvres et même un chat, sont nés depuis que Dolly la brebis est devenue le premier être vivant créé à partir d'une cellule adulte en 1997. Néanmoins, il s'agit d'un domaine toujours aussi incertain: beaucoup de morts prématurées, mais aussi beaucoup de malformations importantes. En pratique, pour obtenir un clone, les scientifiques prélèvent un ovule d'une femelle qu'ils vident de son noyau et donc du patrimoine génétique de la "mère", pour le remplacer par de l'ADN d'une cellule adulte de l'animal à cloner. Un choc électrique doit ensuite entraîner la division. Si tout va bien, l'oeuf devient un embryon qui peut être implanté dans l'utérus de la mère. Il a fallu 277 tentatives pour Dolly. L'équipe de Gerald Schatten a multiplié les essais pour cloner un singe rhésus: 724 oeufs qui ont formé seulement 33 embryons, et pas une seule grossesse. Afin que les cellules se divisent correctement, les chromosomes doivent se dupliquer entre eux, puis se diviser. Dans le cadre d'une reproduction humaine, si les chromosomes ne se divisent pas convenablement, cela peut aboutir à une malformation, comme la trisomie, ou à un avortement. Or les chercheurs de Pittsburgh ont découvert, à l'intérieur des cellules clonées, des chromosomes désordonnés, suggérant que, comme le pressentait Gerald Schatten, des anomalies chromosomiques pouvaient être à l'origine de l'échec du clonage du singe. En effet, comme les ovules contiennent des protéines qui agissent comme des moteurs moléculaires cruciaux dans l'ordonnancement des chromosomes, ces protéines étant extraites en même temps que l'ADN, la grossesse est vouée à l'échec, selon Gerald Schatten. Chez d'autres mammifères, la protéine subsiste en quantité suffisante pour permettre la reproduction. Et ce n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour le clonage reproductif. Cela signifie également que le clonage thérapeutique sera plus difficile à mettre en oeuvre, selon Gerald Schatten. Néanmoins, ajoute-t-il, résolument optimiste, si 95% des cellules cultivées en laboratoire se révèlent défectueuses, il est toujours possible d'utiliser les 5 % restants.

Université de Pittsburgh : http://pdc.magee.edu/press/sci0403/

New Scientist : http://www.newscientist.com/news/news.jsp?id=ns99993614

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