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Climat : les inondations vont se multiplier en Europe

Une étude internationale a montré que les changements climatiques en cours perturbaient la dynamique des inondations en Europe. Celles-ci se produisent en moyenne deux semaines plus tôt au printemps sur le littoral ouest du Vieux Continent. Pour parvenir à ces conclusions, une équipe internationale de scientifiques, parmi lesquels des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a analysé les données de 4200 stations hydrométriques dans 38 pays européens entre 1960 et 2010. Une centaine d'institutions de recherche ont participé à ces travaux publiés dans la revue Science. Selon l'étude, les changements les plus significatifs ont été enregistrés sur la côte de l'Atlantique Nord, du Portugal au sud de l'Angleterre. La moitié des stations de mesure y constate des crues avancées de 15 jours au moins en un demi-siècle.

En Scandinavie et dans les pays baltes, les hautes eaux se produisent même un mois plus tôt qu'il y a 50 ans, du fait que la fonte des neiges y est plus précoce. A l'inverse, les chercheurs notent un retard de deux semaines des tempêtes hivernales en Angleterre et dans le nord de l'Allemagne. Dans certains secteurs de la Méditerranée également, le réchauffement a pour conséquence davantage d'intempéries plus tardives sur la fin de l'hiver.

Les auteurs de cette étude ont passé en revue 3 scénarios, allant de +1,5°C à +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Dans le scénario le plus optimiste, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler, à environ 15 milliards d'euros par an, selon les chercheurs. Et le nombre de personnes affectées par les inondations augmenterait de 86 %, soit environ 650.000 personnes par an. Mais en cas de hausse des températures de 3°C, les dommages monteraient de 145 % à environ 17 milliards d'euros par an, et 780.000 personnes seraient touchées (+123 %).

L'Accord de Paris sur le climat, signé en 2015, vise à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, voire 1,5°C. Le risque de crues dévastatrices pourrait être multiplié par vingt d'ici la fin du 21e siècle, rendant indispensable "une amélioration des données et des estimations du changement saisonnier des inondations", préviennent Louise Slater et Robert Wilby, respectivement géographe et professeur d'hydroclimatique à l'Université de Loughborough au Royaume-Uni.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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