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Climat: la forêt française menacée de bouleversement

Le chêne vert méditerranéen prospérant jusqu'en Bretagne, le sapin disparu des Vosges et le hêtre fondant comme peau de chagrin: le changement climatique pourrait bouleverser le visage de la forêt française d'ici 2100. Depuis deux ans, des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique(INRA) planchent sur l'évolution de la présence des grandes essences forestières en fonction du réchauffement planétaire. Sur la base de l'Inventaire forestier national, 67 espèces d'arbres ont été retenues et classées en neuf zones géographiques. Le sort de chaque groupe a été simulé jusqu'en 2050 et 2100 sur la base du modèle Arpège-climat de Météo-France. Arpège table, entre 1990 et 2100, sur un doublement de la concentration dans l'atmosphère de CO2, le principal gaz à effet de serre, et sur un réchauffement moyen de 2 degrés. Cela se traduit notamment par plus de pluies en hiver, surtout dans le Nord, et beaucoup moins en été, surtout dans le Sud et, constitue la transposition à l'échelle française du scénario B2, le modèle le plus "optimiste" des experts internationaux du climat, comme le rappelle l'INRA. Même limité, ce réchauffement entraînerait déjà un triplement des surfaces des espèces méditerranéennes comme l'olivier, le chêne vert et diverses variétés de pins qui occuperaient dans moins de 100 ans 28% de la superficie métropolitaine contre 9% actuellement. C'est toutefois le pin maritime des Landes et quelques essences du Sud-Ouest et du littoral breton (chêne tauzin) qui connaîtraient la progression la plus spectaculaire, colonisant 46% du territoire national en 2100 contre 17% actuellement. "Tous les autres groupes auraient tendance à diminuer" de surface, note le document. Les espèces montagnardes, qui se développent entre 800 et 2.500 mètres, souffriraient tout particulièrement de l'envolée du thermomètre et des sécheresses (pins alpins et pyrénéens, aulnes, érables, sapins, épicéas). Elles verraient leur aire de répartition fondre globalement à 6% de la superficie métropolitaine contre 16% aujourd'hui. Les essences de plaines continentales pâtiraient particulièrement du manque d'eau. Emblématique de ces variétés, le hêtre ne résisterait plus que dans le nord-est alors qu'il est acclimaté actuellement dans les trois quarts du pays. Le climat, principal facteur de répartition des espèces, entraînera "un déplacement des groupes d'essences méridionaux vers le nord et l'est" tandis que les groupes montagnards et continentaux auront tendance "à régresser fortement", conclut le document. Cette évolution, avertit l'INRA, pourrait se produire avant même la fin du siècle, "dans un laps de temps de 50 ans, inférieur à la durée de révolution de la plupart des espèces forestières concernées".

AFP :http://fr.news.yahoo.com/040902/202/418d0.html

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