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Le climat a commencé à changer sous l'effet de l'activité humaine préhistorique

L'examen de très anciennes bulles d'air piégées dans la glace de l'Antarctique montre que l'activité humaine au temps de la préhistoire a commencé à changer le climat de la planète plusieurs milliers d'années avant la révolution industrielle, affirme une étude américaine publiée ce mois-ci dans la revue "Climatic Change".Il y a 8.000 ans, le taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a commencé à augmenter alors que l'homme se mettait à couper des forêts, planter des cultures et élever du bétail, a expliqué mardi le Pr Bill Ruddiman, de l'Université de Virginie. La concentration de méthane a pour sa part commencé à grimper il y a 3.000 ans. La hausse de ces deux gaz à effet de serre, qui sont impliqués dans le réchauffement climatique, a été lente mais régulière et a empêché ce qui aurait dû être une période de refroidissement naturel, souligne le Pr Ruddiman. Elle a également perturbé les phénomènes habituels qui ont dominé l'histoire de l'atmosphère pendant 400.000 ans. "Il y a 395.000 ans d'histoire qui ont fixé des règles, et 5.000 ans qui les brisent", résume le chercheur. Le principal déclencheur a été l'apparition en Europe et en Asie de l'agriculture et de l'élevage, précise le professeur. L'analyse de l'air piégée dans de la glace provenant de l'Antarctique montre des hausses inexpliquées du taux de dioxyde de carbone qui ont commencé voilà 8.000 ans, au moment où les terres cultivées ont commencé à remplacer des forêts en Asie et en Europe. Il y a environ 5.000 ans, une augmentation similaire du méthane s'est produite, cette fois liée à des émissions accrues provenant de rizières inondées et à l'élevage, selon le Pr Ruddiman. L'activité humaine préhistorique a apparemment empêché une période de refroidissement naturelle qui selon les estimations des scientifiques aurait dû commencer il y a 5.000 ans. Jusqu'ici, les chercheurs estimaient que l'activité humaine n'avait commencé à avoir un impact sur le climat qu'avec le début de la révolution industrielle. Des changements préhistoriques du taux de dioxyde de carbone et de méthane dans l'atmosphère ont déjà été observés auparavant mais ont été attribués à des causes naturelles, relève encore le Pr Ruddiman.La théorie du chercheur "est une nouvelle idée importante que nous avons besoin de discuter et d'évaluer", estime Bette Otto-Bliesner, expert en paléoclimat du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR), un institut américain, qui n'a pas participé à l'étude.

Climatic Change : http://www.kluweronline.com/issn/0165-0009

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