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Des chercheurs identifient une protéine jouant un rôle majeur dans les métastases

Une protéine déréglée qui se met à fonctionner en permanence sert de carburant aux tumeurs cancéreuses, leur permettant ainsi d'aller proliférer loin de leur lieu de naissance pour former ce que les cancérologues appellent des "métastases". Une équipe de chercheurs français, belges et américains - dont les travaux sont publiés dans le numéro de mai de la revue Cancer Research - vient de mettre en évidence le rôle de cette protéine, appelée Akt. Cette dernière est continuellement activée dans de nombreux cancers, dont ceux des ovaires, du pancréas, du sein et de la thyroïde. Les chercheurs espèrent, à terme, être en mesure de faire revenir cette protéine dans le droit chemin, pour enrayer la formation des tumeurs à distance. L'enjeu est capital car tant que les cellules restent groupées, la tumeur, localisée, peut être aisément traitée, par chirurgie ou radiothérapie. En revanche, lorsque les cellules se disséminent, l'éradication de la tumeur est nettement plus complexe. C'est le plus souvent à la suite d'accidents génétiques que les cellules, devenues anormales, finissent par échapper à toute régulation. Issues d'une première cellule mutée, les cellules cancéreuses forment alors une tumeur qui devient de plus en plus agressive pour son environnement et échappe à tout contrôle. Et il arrive même que certaines cellules cancéreuses ne se contentent pas de progresser au sein de leur tissu d'origine, mais décident d'aller voir ailleurs. Et c'est là qu'intervient la protéine Akt : ce long cheminement des cellules tumorales dans l'organisme n'est en effet possible que si certaines protéines perdent leur activité tandis que d'autres, comme Akt, l'augmentent. "C'est ce qui leur permet de pénétrer dans un autre tissu, de perforer un vaisseau sanguin ou lymphatique, de se propager avant d'adhérer à la paroi d'un capillaire puis d'envahir un nouveau tissu", expliquent les chercheurs de l'Institut Curie. Le parcours et les organes visés par les cellules tumorales "circulantes" varient généralement selon la nature et l'implantation du cancer primitif. En collaboration avec des équipes belge et américaines, l'équipe de Lionel Larue, de l'Institut Curie à Paris, vient de montrer que l'activation - en continu et non plus en alternatif - de la protéine Akt entraîne notamment une perte d'adhésion entre cellules et une augmentation de leur vitesse de déplacement. "L'activation anormale de la protéine Akt confère aux cellules la mobilité nécessaire pour aller envahir d'autres tissus et former des métastases", estiment les chercheurs de l'Institut Curie. Désormais, ajoutent-ils, l'enjeu est d'agir sur cette protéine pour éviter l'invasion par des cellules tumorales d'autres tissus.

Caducée : http://www.caducee.net/afp/edit.asp?id_depeche=15799

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