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Les changements climatiques en cours sont les plus importants depuis 5000 ans

Depuis l'aube des civilisations humaines il y a environ 5.000 ans, c'est au cours des dernières décennies que les changements climatiques ont été les plus marqués, selon des travaux de chercheurs américains conduits sur l'Arctique et l'Atlantique Nord."Le réchauffement que nous observons est sans précédent dans l'histoire humaine", souligne Charles Greene, océanographe de l'Université Cornell (New York), principal auteur de cette étude parue dans l'édition de novembre du journal Ecology.

Si ces changements se poursuivent dans l'Arctique et l'Atlantique nord, les modifications dans la circulation des eaux océaniques pourraient se produire à l'échelle du globe avec des conséquences potentielles importantes sur le climat mondial et la biosphère, selon ces scientifiques.Au cours des cinquante dernières années, la fonte des glaces arctiques et des glaciers a périodiquement précipité l'écoulement d'eau froide et faiblement saline de l'océan Arctique dans l'Atlantique Nord.

Ce phénomène a bouleversé des écosystèmes jusqu'en Caroline du Sud et du Nord (sud-est des Etats-Unis), provoquant des déplacements géographiques étendus de nombreuses espèces végétales et animales, montre cette recherche.Des algues microscopiques communes dans l'océan Pacifique ont aussi réapparu dans l'Atlantique nord ces dix dernières années après plus de 800.000 ans d'absence, précise l'étude.Ces chercheurs ont analysé les données climatiques à partir de carottes de glace et de couches sédimentaires portant sur les 65 derniers millions d'années.

Durant cette période, la Terre a connu plusieurs épisodes de réchauffement et de refroidissement majeurs qui ont été largement atténués par l'expansion et la contraction des glaces arctiques."Quand l'Arctique se refroidit et que la banquise et les glaces s'étendent, la réflexion des rayons du soleil sur la glace s'accroît", explique Charles Greene. "Et quand davantage de rayons solaires sont réfléchis qu'absorbés par l'eau, cela conduit à un refroidissement général", ajoute-t-il.Cette étude montre aussi qu'avec le réchauffement de nombreuses espèces du nord se sont en fait déplacées vers le sud, contrairement à ce qu'attendaient la plupart des écologistes, souligne Charles Greene.

De plus, le refroidissement périodique des eaux du plateau continental peut allonger les saisons de croissance du phytoplancton et de petits crustacés comme les copépodes qui ensemble constituent la base de la chaîne alimentaire marine.De tels changements provoqués par les variations climatiques peuvent altérer l'ensemble de la structure des écosystèmes des plateaux continentaux, estime l'océanographe.Charles Greene explique que les morues, dont la forte diminution dans l'Atantique nord a résulté de la surpêche au 20e siècle, n'ont pas pu se reconstituer en partie à cause des eaux plus froides à Terre-Neuve venant de l'Arctique depuis les années 1990.

"Les morues ne peuvent pas se développer et se reproduire aussi rapidement dans des eaux plus froides et leur déclin a permis un plus grand accroissement de plusieurs espèce de crustacés, comme des crabes des neiges et des crevettes" dont ils se nourrissent, explique-t-il."Alors que le climat change, il va y avoir des gagnants et des perdants, à la fois en termes d'espèces animales et végétales et dans différents groupes de personnes", note Charles Green

Cornell

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