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Certains médicaments peuvent entraîner des troubles comparables à un début de maladie d'Alzheimer

Certains médicaments prescrits couramment chez les personnes âgées, notamment dans l'incontinence urinaire, la maladie de Parkinson, la dépression et l'anxiété, peuvent entraîner un dysfonctionnement intellectuel réversible comparable à un début de maladie d'Alzheimer, selon des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche medicale (Inserm).

Ces anomalies qui affectent notamment le temps de réaction, la mémoire immédiate ou différée, ou le langage, "miment la première phase de la maladie d'Alzheimer que les laboratoires pharmaceutiques cherchent à traiter de manière préventive", a déclaré Karen Ritchie qui dirige l'équipe Inserm 361 "Pathologies du système nerveux : recherche épidémiologique et clinique" à Montpellier.

Chez les personnes âgées, explique-t-elle, la réversibilité des troubles cognitifs risque de mettre "plus longtemps" que chez les jeunes, "du fait notamment de la plus grande perméabilité de la barrière cerveau-sang et de l'accumulation de ces médicaments"

Les médicaments incriminés, dits anticholinergiques, sont des inhibiteurs potentiels de la transmission, dans le cerveau, de messages chimiques ou neurotransmetteurs, comme l'acétylcholine, impliquée notamment dans la mémoire ou l'apprentissage. Au total 372 personnes âgées de plus de 60 ans ne présentant pas de démence ont été suivies. Environ 10 % d'entre elles prenaient des médicaments anticholinergiques depuis au moins un an.

Selon les résultats, les consommateurs de ces médicaments montraient des capacités cognitives moins bonnes, comparées aux personnes non-consommatrices : 80 % présentaient des altérations des capacités intellectuelles modérées (contre 35 % dans le groupe des non-consommateurs), sans qu'une démence n'ait pu être mise en évidence.

"Les médecins doivent être sensibles à ce fait, et interroger la personne. Si la prise du médicament ne lui pose aucun problème dans la vie quotidienne, il n'y a rien à faire. Dans le cas contraire, des alternatives existent pour la plupart de ces médicaments,", a souligné Karen Richtie.

BMJ

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