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Certains acides gras améliorent le traitement des tumeurs mammaires par radiothérapie chez les rats

Une équipe de chercheurs français vient de montrer que donner au rat un supplément en acides gras poly-insaturés augmente chez lui l'efficacité du traitement par radiothérapie de tumeurs mammaires. Ces travaux coordonnés par Philippe Bougnoux, directeur de l'unité "nutrition, croissance et cancer" de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) à Tours, ont été publiés jeudi dans l'"International Journal of Cancer". Ils soulignent qu'un régime enrichi en acides gras poly-insaturés oméga-3 entraîne une diminution de 60% de la taille des tumeurs douze jours après le début de la radiothérapie, contre 31% de diminution dans le groupe témoin. Dans un communiqué, les chercheurs soulignent qu'"au-delà des prédispositions génétiques, il est admis que des facteurs alimentaires sont également associés au risque d'apparition du cancer". L'équipe INSERM de Philippe Bougnoux étudie depuis une quinzaine d'années les composants de l'alimentation impliqués dans la protection des risques de cancer. Selon elle, "la composition en lipides du tissu adipeux est un indicateur performant des habitudes alimentaires". L'analyse de ce tissu lui a permis d'individualiser, chez la femme, plusieurs acides gras associés à une plus grande protection contre le cancer du sein ou ses récidives. Il s'agit d'acides gras poly-insaturés oméga-3 à longue chaîne, en particulier de l'acide docosahexaenoique (DHA), un acide gras présent dans les aliments d'origine marine. Pour tester l'influence du régime alimentaire sur la sensibilité des tumeurs à la radiothérapie, Philippe Bougnoux et son équipe ont d'abord induit des tumeurs mammaires chez 78 rats par l'injection d'un agent carcinogène au moment de la maturation de leurs glandes mammaires. Deux groupes de rats ont tous reçu le même régime alimentaire de base. Au groupe de rats témoins, les chercheurs apportent en plus une huile contenant une faible teneur en acides gras poly-insaturés (huile de palme). Au groupe expérimental appelé "groupe DHA", est proposée un supplément en huile à haute teneur en acide docosahexaenoique. La radiothérapie débute quand la première tumeur induite chez chaque rat atteint 1,5 cm2. La localisation, la taille et le nombre des tumeurs sont déterminés trois semaines après l'induction des tumeurs. Les chercheurs ont observé une réduction de la taille des tumeurs de 31% dans le groupe contrôle, 12 jours après une dose unique de radiation, contre une régression de 60% de la taille des tumeurs dans le "groupe DHA". Pour les auteurs de l'INSERM, ces résultats doivent être confirmés par d'autres études in vivo. Un essai clinique devrait prochainement débuter sur 50 patients atteints de cancer du rectum. Les premiers résultats sont attendus en 2005. Il tentera d'évaluer l'effet de la radiothérapie après par une intervention nutritionnelle ciblée sur le DHA. Les acides gras poly-insaturés oméga-3 sont présents à l'état naturel dans des poissons gras comme le saumon, le thon frais, le maquereau, le hareng, la sardine et de l'anguille, ou encore dans l'huile d'olive et de colza.

IJC :

http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/abstract/106600927/ABSTRACT

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