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Cellules souches cardiaques autologues : SCIPIO ouvre la voie

Après des débuts encourageants il y a déjà 10 ans, la thérapie cellulaire cardiaque n’a pas tenu toutes ses promesses. Les études cliniques ont généralement concerné l’injection de cellules médullaires mononucléées autologues (par voie intra-coronaire, trans-endocardique ou épicardique) le plus souvent en post-infarctus. Globalement, les résultats ont été variables et dans les essais positifs, le gain en termes de fraction d’éjection ventriculaire gauche (FE) était modeste et parfois transitoire.

La thérapie cellulaire mise au point par une équipe américaine est bien différente. Roberto Bolli et coll. ont en effet choisi d’utiliser les cellules souches cardiaques (CSC) qui sont présentes dans le myocarde humain comme l’ont montré des travaux datant de 2007. Ces CSC expriment à leur surface un récepteur tyrosine kinase c-kit, se multiplient spontanément et sont pluripotentes puisqu’elles peuvent se différencier dans trois lignées principales : cellules endothéliales, musculaires lisses et myocytes.

Plusieurs études conduites chez l’animal ayant montré que la transplantation de telles CSC autologues améliorait significativement la fonction cardiaque, R Bolli et coll. ont pour la première fois franchi le pas et entrepris un essai pilote de phase 1 chez l’homme.

Vingt-trois patients ayant tous souffert d’un ou de plusieurs infarctus du myocarde (IDM) et dont la FE était inférieure à 40 % ont été inclus dans cet essai randomisé ouvert répondant au nom triomphal de SCIPIO (pour Stem Cell Infusion in Patients with Ischemic cardiOmyopathy). Tous devaient bénéficier d’un pontage aorto-coronarien (PAC). Chez les 16 sujets traités, environ 1 g de myocarde a été prélevé dans l’auricule droit lors de l’intervention, les CSC ont alors été isolées au laboratoire et mises en culture. En moyenne 4 mois après le pontage (ce délai permettant que la FE soit stabilisée) environ un million de CSC autologues purifiées ont été injectées dans les artères coronaires irriguant le ou les territoires infarcis. L’évolution de la FE (estimée par échographie bi et tri-dimentionnelle) de ces 16 patients a été comparée à celle des 7 témoins durant la même période (ces sujets avaient également bénéficié d’un PAC).

En termes de sécurité tout d’abord, aucun effet secondaire n’a été relevé après les injections qu’il s’agisse notamment de troubles du rythme, de prolifération tumorale, d’infections, de réactions allergiques ou de nécessité de revascularisation myocardique.

En termes d’efficacité, les résultats ont été très favorables avec passage de la FE de 30,3 % à 38,5 % au 4ème mois après l’injection (p=0,001) contre une absence de modification chez les témoins. De plus, cet effet favorable s’est accru avec le temps la FE augmentant de 12,3 % à un an dans le groupe traité (p=0,0007). Enfin chez les 7 patients chez qui des examens répétés en imagerie par résonance magnétique ont pu être pratiqués, le volume estimé de myocarde infarci a diminué de 24 % à 4 mois et de 30 % à un an. 

Cette première utilisation en clinique humaine de cellules souches cardiaques autologues est donc très encourageante, les résultats obtenus étant sensiblement supérieurs à ce qui avait été observé avec des cellules mononuclées médullaires non spécifiques.

JIM

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  • leclercq

    4/12/2011

    ou en est-on en 2011. Cette recherche a-t-elle avancé et fait-elle ses preuves.
    Merci de me répondre

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