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Des cellules de peau transformées en neurones

Des chercheurs de l'Université de Stanford (États-Unis) sont parvenus pour la première fois à reprogrammer directement des cellules de peau de souris en des cellules neuronales fonctionnelles. Cette découverte publiée dans la revue Nature (Voir article du 27 janvier

pourrait révolutionner les techniques de thérapie génique et fournir un nouveau moyen d'étudier des maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.

Les biologistes ont longtemps cru que la spécialisation cellulaire, aussi appelée différenciation, était un processus irréversible du développement : les cellules souches embryonnaires, pluripotentes et immortelles à l'origine, donnent naissance à des lignée de cellules filles qui se spécialisent en devenant mortelles et en perdant définitivement certaines fonctions.

Toutefois, le clonage de la brebis Dolly en 1997 et la découverte en 1987, d'un procédé permettant de transformer des cellules humaines de peau en cellules souches embryonnaires ont montré que cette spécialisation cellulaire pouvait être réversible.

Marius Wernig est ses collaborateurs du Stanford Institute for Stem Celle Biology se sont alors demandés s'il n'était pas possible de « reprogrammer » directement des cellules adultes spécialisées en d'autres types de cellules adultes, sans passer par l'étape « cellule souche embryonnaire ».

Pour tester cette hypothèse, ils ont manipulé le génome de cellules de peau de souris en leur injectant- par inoculation d'un rétrovirus- trois gènes impliqués dans le développement neuronal. 32 jours après ce traitement, certaines cellules de peau ont commencé à se comporter comme des neurones.

En affinant leur protocole, les chercheurs sont parvenus à obtenir jusqu'à 20 % de cellules neuronales en moins d'une semaine ; avec les techniques antérieures, on ne parvenait à obtenir, après plusieurs semaines, que 1 à 2 % de cellules souches à partir de cellules adultes.

« Notre technique est rapide, efficace et elle ne génère aucune cellule souche cancérigène, l'effet secondaire le plus gênant des techniques de médecine régénérative par thérapie génique » explique Marius Wernig dans Nature, tout en précisant que des études supplémentaires seront nécessaires pour déterminer s'il est possible de produire de cette manière des neurones humains.

« Ainsi, ces neurones reprogrammés pourraient rapidement constituer un nouvel outil puissant pour étudier la plasticité neuronale, pour modéliser in vitro les maladies neurologiques, pour tester de nouveaux médicaments et pratiquer une véritable médecine régénérative ».

Yaroslaw Pigenet

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