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Le CD inviolable, bientôt dans les bacs

Sony Music a commercialisé en août en France un disque verrouillé avec sa nouvelle technologie anti-piratage, en l'occurrence Saxo Feeling de Loulou Torres. Et prévoit le lancement de deux albums ainsi protégés dans les semaines à venir en attendant de généraliser ce système. «Un logo indiquera clairement sur les disques qu'ils ne sont pas lisibles sur PC ou Mac», précise Marina de Warenghien, la secrétaire générale de la filiale française. Le temps des expériences isolées est bien révolu. Longtemps discrètes sur ce sujet, toutes les majors admettent aujourd'hui qu'elles s'apprêtent à barder leurs disques de protections antipiratage. Universal Music prévoit d'équiper dès l'année prochaine tous ses CD dans le monde de dispositifs qui «bloquent la duplication sur des graveurs traditionnels» et «empêchent les chansons de se balader sur l'Internet», explique le patron de la filiale française Pascal Nègre. Même ambition chez Warner Music France, où «les premiers tests ont été menés en interne la semaine dernière», selon le directeur des nouveaux médias Eric Daugan. A quelques variantes près, les technologies adoptées sont similaires. La plupart des majors planchent avec des sociétés spécialisées dans la protection technique des oeuvres, comme les américaines MacroVision ou SunnComm. Le dispositif SafeAudio de la première modifie ainsi l'enregistrement musical lui-même pour limiter la copie: un signal sonore est ajouté à la musique. Inaudible sur le disque original, il se révèle sur un duplicata et rend insupportable l'écoute de toute copie non autorisée. Sony Music, pour sa part, a préféré développer sa technologie-maison, baptisée Key2Audio et qui, comme on l'a vu, interdit tout simplement la lecture d'un CD sur un ordinateur, outil central de toute copie numérique. Face à ces techniques, les bidouilleurs bricolent des parades et des logiciels ad hoc capables de «craquer» les verrous posés par les majors sont d'ores et déjà disponibles sur le Web. «Il ne faut pas se leurrer, admet Eric Daugan. Le piratage a toujours existé et une solution 100% sécurisée n'arrivera jamais. Ce qu'on veut, c'est limiter la casse et dissuader le grand public en rendant la copie la plus compliquée possible.»

Libération :

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20011008lunzf.html

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