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La carte à puce donne de la voix !

Après de longues années de tâtonnements et de tests plus ou moins confidentiels, le "passe-transport" devrait faire irruption fin 1999 dans le quotidien des Franciliens, avant d'envisager une carrière nationale. La carte à puce, développée en commun par la RATP et la SNCF, cumule une multitude de talents. Sur un format de carte bancaire est enfichée une puce d'apparence ordinaire, à ceci près qu'elle est dotée d'une antenne et qu'elle peut converser à distance (jusqu'à trente centimètres) avec les portiques d'entrée du métro ou les tourniquets de la SNCF. Cette carte sait presque tout faire : réserve d'unités téléphoniques, porte-monnaie, stockage de "tickets" de métro, de bus ou de billets de train, carte orange ou d'abonnement, compteur à points de fidélité... On peut même en faire un sésame pour accéder à des lieux protégés. Cette carte va être distribuée à 50 000 cobayes fréquentant le quartier de Paris-Montparnasse au printemps prochain. Un projet suffisamment emballant pour que les Banques populaires et bientôt France Télécom les rejoignent à leur tour. La carte a le look d'une carte bancaire ou de téléphone. Mais sa puce est affligée d'une sorte de minuscule verrue. Cette verrue est un haut-parleur. Une simple pression du doigt active une minipile au lithium (un tiers de millimètre d'épaisseur). Le microprocesseur émet un signal crypté amplifié par le haut-parleur tout aussi minuscule planqué dans la puce, appelé Piezo. Ce tour de force a été imaginé et réalisé par Elva, le concepteur de la carte VocalID. Patrick Misko, son directeur général, est intarissable sur les applications qu'elle permet. Le cri de la puce lâché devant le combiné téléphonique ou face au micro intégré de son ordinateur peut être décrypté et reconnu à distance par un ordinateur. Avantage : il n'est plus nécessaire d'équiper de lecteurs coûteux les téléphones ou les ordinateurs à seule fin de lire la carte à puce, puisque le cri lâché devant le combiné suffit pour qu'à distance on reconnaisse la carte et in fine qu'on identifie celui qui est au bout du fil. Les opérateurs de téléphones sont les premiers intéressés : leurs clients n'auront plus besoin de taper la longue séquence de chiffres qui leur permet de s'identifier. Les distributeurs de services en tout genre pourront verrouiller les accès à leur hot-line et les banquiers sécuriser l'accès à leurs services de "banque à domicile". Et on pourra faire des achats sur l'Internet en toute tranquillité.

(Liberation:3/11/98)

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/981103marv.html

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