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Cancers de l’ovaire : Découverte d’une double signature prédictive de l’agressivité tumorale et de la réponse au traitement

Dans les cancers de l’ovaire, l’équipe de Fatima Mechta-Grigoriou vient de découvrir deux signatures moléculaires exclusives ayant une valeur pronostique. La signature de « stress oxydant » permet d’identifier des tumeurs, certes agressives, mais plus sensibles au traitement. La signature de type « fibrose » caractérise les tumeurs à fort risque de dissémination tumorale. La signature « stress oxydant » est donc de meilleur pronostic que la signature « fibrose ». Cette découverte publiée online dans Nature Medicine du 20 novembre 2011 devrait faire évoluer le pronostic et la prise en charge des cancers de l’ovaire.

La contrepartie de la respiration est la production de dérivés de l’oxygène qui peuvent agresser la cellule. C’est le stress oxydant. Le plus souvent, la cellule élimine ce stress. Toutefois lorsque les cellules sont débordées ou qu’elles ne disposent pas de ressources anti-oxydantes suffisantes, le stress oxydatif provoque des altérations, favorisant le développement des cancers.

Ces mécanismes sont au coeur des recherches de l’équipe « stress et cancer », dirigée à l’Institut Curie par Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm. Elle vient de mettre en évidence, dans les cancers de l’ovaire, deux signatures moléculaires, qui permettent d’émettre un pronostic sur l’évolution de la maladie. En effet, les tumeurs de l’ovaire présentent soit une signature « stress oxydant » soit une signature « fibrose ». La fibrose est le résultat d’une modification de certaines propriétés des cellules cancéreuses, augmentant leur capacité à migrer.

  • Adapter le traitement selon la signature moléculaire identifiée chez la patiente

Dans les modèles animaux étudiés, l’existence de la signature « stress oxydant » accélère la croissance tumorale. Le stress oxydant est donc bien un accélérateur du développement des cancers de l’ovaire. Néanmoins, il améliore aussi la réponse au traitement. Ainsi, si des cellules tumorales souffrant d’un stress oxydant se multiplient très vite, elles meurent aussi plus facilement des suites du traitement. Au contraire, la signature « fibrose », favorise la migration des cellules tumorales, et est donc propice à la dissémination métastatique. La signature « stress oxydant » est donc de meilleure pronostique que la signature « fibrose ».

« Quoique hautement prolifératives, les tumeurs présentant la signature « stress oxydant » sont plus sensibles à certaines chimiothérapies, notamment le paclitaxel (taxol) et ses dérivés. » précise Fatima Mechta-Grigoriou. Les chercheurs observent alors une diminution de la taille de la tumeur et une augmentation de la mort des cellules tumorales.

En collaboration avec les médecins de l’Institut Curie, le Dr Xavier Sastre-Garau, pathologiste, et le Docteur Paul Cottu, oncologue, un test permettant d’identifier facilement si chaque nouvelle patiente atteinte d’un cancer de l’ovaire est porteuse d’une tumeur de type « stress oxydant » ou « fibrose » est envisagé pour pouvoir adapter la prise en charge thérapeutique.

Institut Curie

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