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Cancer : vers une nanothérapie ciblant la P-sélectine

Des chercheurs américains du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York travaillent sur la P-sélectine, une protéine de liaison surexprimée par de nombreux cancers, comme nouvelle cible possible pour une administration plus efficiente de la chimiothérapie sur le primitif et les métastases. Une nanoparticule vectrice synthétisée à partir d'une algue marine a été testée avec succès chez l'animal. Même les tumeurs n'exprimant pas la sélectine seraient candidates grâce à l'effet inducteur d'une irradiation.

Les sélectines, qui sont impliquées dans la circulation des globules blancs et des cellules tumorales, peuvent être habilement utilisées comme cible de médicaments et de nanoparticules contre le cancer. Pour se propager à des organes éloignés, les cellules cancéreuses qui circulent dans le sang s'agrippent à des molécules d'adhésion dans les parois des vaisseaux sanguins, les P-sélectines. Yosi Shamay et ses collègues ont en outre constaté que, contrairement aux tissus normaux, de nombreux cancers humains - notamment du poumon, de l'ovaire, du sein et du foie - surexpriment la P-sélectine sur les cellules tumorales et dans les vaisseaux sanguins environnants.

Pour exploiter cette molécule comme une cible thérapeutique, les chercheurs ont conçu des vecteurs de médicaments nanoparticulaires composés de fucoïdane, un composé dérivé d'algues qui se lie naturellement à la P-sélectine. Ces travaux ont permis, dans un modèle murin de cancers du poumon, du mélanome et du sein métastatiques, lesquels expriment la P-sélectine, de délivrer des nanoparticules chargées en molécules de chimiothérapie anticancéreuses.

Pour les tumeurs qui n'expriment généralement pas la P-sélectine, ces chercheurs ont utilisé la radiothérapie qui permet de stimuler l'expression de P-sélectine dans les tissus, afin de guider les nanoparticules sur le site de la tumeur. Les premiers essais sur la souris montrent que, combinée avec le rayonnement, cette nanothérapie permet de réduire sensiblement certaines tumeurs du poumon n'exprimant pas de P-sélectine.
 
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Mag

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