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Cancer du sein : un nouveau traitement qui associe chimiothérapie et hyperthermie

Aujourd'hui, le cancer du sein se soigne bien, pour peu qu'il ait été dépisté suffisamment tôt. Cependant, certains résistent encore aux traitements. Des chercheurs du Duke Comprehensive Cancer à Durham aux Etats-Unis viennent de présenter une nouvelle approche thérapeutique lors d'un congrès de cancérologie à Orlando, qui pourrait faire évoluer cette situation. Cette nouvelle approche consiste à combiner l'effet d'agents chimiothérapeutiques les plus récents, avec l'hyperthermie (augmentation de la température des tissus contenant la tumeur). Ces agents sont enrobés dans des vésicules graisseuses, appelés liposomes, et administrés aux patientes par voie orale. Celles-ci sont par ailleurs allongées sur le ventre, sur une table spécialement conçue à cet effet. Le sein atteint baigne ainsi dans un liquide salé qui le maintient à une température de 40°C. L'élévation de température augmente la perméabilité des vaisseaux sanguins et l'oxygénation des tissus. Ce faisant, elle facilite la pénétration des agents chimiothérapeutiques dans les cellules cancéreuses et rend leur action plus efficace. De plus, la chaleur diminue l'efficacité des enzymes chargées de réparer l'ADN dans les cellules et accroît ainsi encore les dégâts causés par la chimiothérapie à la tumeur. Par ailleurs, les enveloppes graisseuses des liposomes fondent sous l'effet de la chaleur, ce qui permet de délivrer préférentiellement les agents chimiothérapeutiques au coeur des tissus chauffés. Les autres tissus reçoivent une dose de médicament beaucoup plus faible, permettant ainsi d'utiliser des doses 30 fois supérieures à celles employées habituellement, « sans empoisonner le reste du corps » précise le Dr Blackwell. Les premiers essais cliniques ont été menés sur 21 femmes atteintes d'un cancer résistant au traitement et dont le caractère invasif des tumeurs ne permettait pas d'opération. Ces femmes ont subi quatre séances de chimiothérapie avec hyperthermie. Les séances duraient une heure chacune et étaient renouvelées trois fois, à trois semaines d'intervalle. Ce traitement a permis de stopper le développement des tumeurs chez les 21 femmes traitées et a réduit leur grosseur chez 50% d'entre elles. 33% ont même vu leur tumeur totalement disparaître. Pour les autres, une radiochimiothérapie (combinaison d'agents chimiques et de rayons) a été mise en place pour détruire les cellules cancéreuses restantes. Ces résultats sont vraiment très encourageants, même s'ils doivent encore être confirmés sur un plus grand nombre de patientes. Il ne reste donc plus qu'à espérer que cette technique puisse être rapidement généralisée.

Duke Comprehensive Cancer :

http://www.dukemednews.duke.edu/news/article.php?id=5510

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