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Cancer du sein invasif : quel rôle respectif pour le traitement hormonal substitutif et le dépistage systématique ?

Les statistiques le prouvent, l’incidence du cancer du sein invasif se stabilise ou est en baisse dans la plupart des pays. Mais cette diminution constatée survient après plusieurs décennies d’augmentation. Deux facteurs sont identifiés comme responsables de cette augmentation du nombre de cas de cancers invasifs diagnostiqués : l’utilisation du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) et la mise en place de campagnes de dépistage systématique. La part de responsabilité respective de ces deux facteurs est difficile à établir. Dans de nombreux pays, les programmes de dépistage systématique ont été instaurés au moment où les prescriptions de THS étaient justement à leur plus haut niveau. Si l’on ajoute à cela que THS et dépistage  concernent des femmes de la même classe d’âge, il est bien difficile de distinguer le rôle de l’un et de l’autre dans l’évolution de l’incidence du cancer du sein.

Une équipe norvégienne a cherché à préciser leur contribution relative : elle a recensé tous les cas de cancers du sein invasifs diagnostiqués entre 1987 et 2008 en Norvège. D’entrée et pour permettre une analyse plus uniforme, les carcinomes canalaires in situ n’ont pas été pris en compte, leur incidence étant beaucoup plus étroitement associée au dépistage systématique que celle des cancers invasifs. Leur proportion n’excède pas 10 % des tumeurs malignes du sein.

L’incidence du cancer du sein invasif a augmenté régulièrement en Norvège entre les années 1950 et 2002. Suit un pallier, puis un léger déclin. L’analyse par classe d’âge montre que le changement majeur se produit vers la fin des années 90 chez les femmes de 50-69 ans, avec une augmentation du nombre de cas, avant d’amorcer une légère diminution autour de 2003. Pendant cette période, l’augmentation d’incidence est minime chez les plus jeunes (30-49) et les plus âgées (70-90). Ces années 90 sont précisément la période où les prescriptions de THS sont au plus haut, mais aussi celle où un dépistage systématique est proposé en Norvège à toutes les femmes de 50 à 69 ans.

Après l’analyse de tendances, les auteurs ont poursuivi leur étude et utilisé une approche par un modèle « âge-période-cohorte » pour préciser les responsabilités des deux facteurs, THS et mammographies. Il apparaît que ces deux éléments ont contribué à part égale aux variations de l’incidence observée du cancer du sein. Ainsi, en 2002, alors que son incidence chez les femmes de 50 à 69 ans était la plus haute, ils estiment que 23 % des cas diagnostiqués pouvaient être attribués au dépistage systématique, alors que 27 % pouvaient l’être au THS (sans qu’aucune différence ne puisse être mise en évidence entre le traitement combiné œstro-progestatif ou le traitement par œstrogènes seuls).

JIM

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