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Cancer du sein : des avancées prometteuses

L'efficacité du tamoxifène, traitement de référence du cancer du sein, est contrariée par la présence d'une modification génétique. Selon une équipe américaine, les femmes concernées seraient deux fois plus exposées à une rechute. Le Dr Matthew Goetz de la Mayo Clinic, et son confrère de l'Université du Michigan le Pr James Rae, confirment le rôle du gène CYP2D6, à l'origine d'une baisse de l'efficacité thérapeutique du tamoxifène. "Notre étude démontre que les femmes porteuses d'une modification génétique sur le CYP2D6 et qui souffrent d'un cancer du sein, seraient plus exposées au développement d'un nouveau cancer lorsqu'elles sont traitées par le tamoxifène", précisent les auteurs. Leur travail était centré sur près de 5.200 femmes traitées pendant 5 ans par ce médicament. Cette étude confirme donc au moins deux autres travaux, qui accusent cette mutation génétique, mais aussi certains antidépresseurs d'interférer avec ce traitement. Rappelons que chaque année en France, plus de 11.000 patientes décèdent des suites de cette maladie. Laquelle demeure la première cause de mortalité par cancer chez la femme.

L'autre avancée dans le domaine du cancer du sein concerne un nouveau médicament, issu d'une nouvelle famille thérapeutique, qui a montré plus d'efficacité que le produit de référence, le tamoxifène, dans la prévention des récidives de cancer du sein chez les femmes ayant été traitées tout de suite après avoir été opérées, selon une étude publiée récemment dans le New England Journal of Medicine. Ce médicament, le Femara, devrait obtenir très bientôt le feu vert de la FDA (l'Agence du médicament américaine), notamment pour les femmes ménopausées ayant un cancer du sein au stade précoce. Il a déjà obtenu l'agrément pour les formes avancées.

Le Femara et l'Arimidex, un médicament identique au premier et déjà commercialisé dans les formes précoces de cancer du sein, sont deux inhibiteurs de l'aromatase. Ils bloquent la production d'oestrogènes, hormones qui stimulent la croissance de la plupart des tumeurs se développant après la ménopause. Le tamoxifène agit de façon différente, en freinant la faculté qu'ont les oestrogènes à pénétrer dans la cellule.

L'étude menée par des chercheurs américains, européens et australiens souligne que 84 % des femmes qui reçoivent du Femara étaient encore en vie et sans signe de cancer cinq ans après le début du traitement, alors qu'elles n'étaient que 81% parmi celles qui recevaient du tamoxifène. Ces résultats portant sur 8.000 femmes sont basés sur deux ans de données relatives aux récidives de cancer du sein.

L'étude a été financée par le fabricant du Femara, la firme Novartis. La plupart des chercheurs sont consultants pour Novartis ou pour des laboratoires concurrents, ou encore y possèdent des actions. D'autres études soulignent l'efficacité du Femara et de l'Arimidex lorsqu'ils sont donnés en traitement initial ou après deux ans de tamoxifène. "Ces études qui concernent près de 30.000 participantes, prouvent que le traitement avec un inhibiteur de l'aromatase, qu'il soit pris seul ou après un traitement avec du tamoxifène, est bénéfique", écrit le Dr Sandra Swain, de l'Institut national du cancer dans un éditorial d'accompagnement.

L'objectif maintenant est de déterminer le temps nécessaire de traitement, le choix du médicament, et dans quelle mesure changer de traitement à un moment donné peut être bénéfique, a-t-elle ajouté. Le tamoxifène demeure le produit de référence pour les femmes atteintes d'un cancer du sein avant la ménopause, les inhibiteurs de l'aromatase n'étant pas considérés efficaces à ce stade.

JCO

NEJM

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