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Cancer de la prostate : une étude européenne conforte les partisans du dépistage

Faut-il ou non mettre en place un dépistage organisé du cancer de la prostate chez les hommes de 50 à 75 ans comme cela existe pour le cancer du sein ? La question divise la communauté médicale : l'Association française d'urologie (Afu) a largement défendu cette mesure alors qu'épidémiologistes et biologistes y sont défavorables. Ces derniers avancent notamment les risques de traitements inutiles chez des patients âgés dont le cancer ne se serait jamais développé ou se serait révélé peu agressif. De plus, aucune étude ne montrait l'impact du dépistage sur l'amélioration de la survie.

Dans ce contexte, les résultats de l'étude européenne ERSPC étaient très attendus car il s'agit de la plus importante étude randomisée (groupes tirés au sort) sur le dépistage de ce cancer, menée sur 160000 hommes âgés de 55 à 69 ans. Publiée récemment, cette étude montre une diminution de 20 % du risque de décès chez les hommes bénéficiant d'un dépistage régulier par rapport à une population sans dépistage organisé. Est-ce suffisant pour estimer que le dépistage organisé doit être installé en France ? Non, répondent en substance dans un communiqué commun la Haute autorité de santé (Has), l'Inca (Institut national du cancer) et l'Afu qui se sont précipités pour communiquer sur le sujet. Ces résultats apportent «des éclairages particulièrement importants qui doivent être analysés en détail et mis en regard d'autres études concordantes ou non, actuelles et à venir», expliquent-ils dans leur texte très consensuel, en évoquant des évaluations en cours sur le dépistage individuel, le diagnostic précoce, les différentes options de traitement... C'est au vu de tous ces résultats que la Has et L'Inca réétudieront les recommandations sur le dépistage. «Pour que cela soit déterminant, il faudrait faire baisser la mortalité globale», explique un spécialiste.

Pour le Pr Marc Colombel, du service d'urologie de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, il faut «qu'il y ait une vraie discussion». «Ce n'est pas parce qu'on fait du dépistage que l'on va opérer. Tout dépend de l'avancée du cancer, des autres maladies, de l'âge... Contrairement à d'autres cancers, on a énormément de temps pour réfléchir, choisir le meilleur traitement. J'ai la conviction qu'une surveillance est possible.

LP

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