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Cancer du col de l'utérus : le vaccin efficace à 100%, selon une étude

La première étude d'envergure testant un vaccin contre le cancer du col de l'utérus montre son efficacité à court terme dans 100 % des cas, a annoncé la firme pharmaceutique Merck & Co., dont les actions ont progressé de près de 6 % à la bourse de New York. Gardasil, vaccin de Merck fabriqué par génie génétique, arrête l'infection lorsque celle-ci est due à deux papillomavirus humains, parmi la centaine qui existent, les HPV 16 et 18. A eux deux, ces virus sexuellement transmissibles sont à l'origine de 70 % des cancers du col. D'autres types de HPV peuvent aussi être à l'origine de cancers du col de l'utérus et de verrues génitales douloureuses. Environ 20 millions d'Américains sont porteurs d'une forme de HPV.

Le dernier stade de l'étude testant le Gardasil comprenait 10.559 femmes en période d'activité sexuelle, âgées de 16 à 26 ans, habitant les Etats-Unis et 12 autres pays. Aucune d'entre elles n'était infectée par un des deux virus. La moitié a reçu trois doses vaccinales pendant six mois, l'autre moitié un placebo. Parmi celles qui étaient indemnes du virus après six mois de suivi, aucune de celles qui avaient reçu le vaccin n'a développé de cancer du col ou de lésions pré-cancéreuses deux ans plus tard, alors qu'elles étaient 21 dans le groupe placebo. "Obtenir une efficacité à 100 % est quelque chose de très rare", a déclaré à l'Associated Press le Dr Eliav Barr, qui dirige le développement clinique du Gardasil. "Nous allons sabler le champagne!" L'étude, qui est financée par Merck, devait être présentée officiellement lors d'une conférence de la Société américaine des maladies infectieuses (IDSA).

Une seconde étude, qui concerne des centaines de femmes supplémentaires, a montré qu'après une simple dose de Gardasil, le vaccin était efficace à 97 %. Cette étude n'a retrouvé qu'une femme parmi les 5.766 étudiées qui ait développé un cancer du col dans le groupe vacciné, contre 36 dans le groupe placebo. De l'avis du Dr Barr, ce résultat de 97 % de succès est plus proche de la réalité, les patientes pouvant oublier leur injection ou leur suivi. "Je considère ce résultat comme une formidable avancée", a déclaré de son côté le Dr Gloria Bachmann, directrice de l'Institut de santé des femmes, dans le Nouveau Brunswick (Canada). Selon elle, le diagnostic d'infection était source d'anxiété pour les femmes qui craignaient un cancer du col.

Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde et le premier reconnu par l'OMS comme étant attribuable à 100 % à une infection. Il provoque chaque année 230.000 décès dans le monde et 500.000 nouveaux cas (80 % dans les pays en développement). En Europe, 65.000 femmes en souffrent et on recense environ 25.000 nouveaux cas par an, avec une mortalité de 4,7 %. Le principe de la vaccination thérapeutique, qui est une forme d'immunothérapie, est d'induire une réponse immunitaire contre une partie des cellules tumorales ciblées (antigène tumoral). Cette réponse se traduit en particulier par la production de "cellules tueuses" capables de détruire très spécifiquement la tumeur.

AP

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