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Cancer du cerveau : enfin des avancées

Le gliome est une tumeur maligne qui touche les tissus de soutien du cerveau (la glie). Les tumeurs cérébrales peuvent être de deux sortes : bénignes, à progression lente, ou cancéreuses, plus difficiles à traiter. Dans les deux cas, elles sont évolutives, entraînant une souffrance du cerveau. Le danger le plus redouté est une hypertension intracrânienne. Un gliome peut survenir à tout âge et dans n’importe quelle zone cérébrale. Chez l’enfant, c’est le plus fréquent des cancers solides. Il y en a une dizaine qui diffèrent selon la localisation et le type de cellules malignes. La forme la plus grave, à évolution très rapide, spécifique à l’enfant, se développe dans le tronc cérébral aux âges de 5 à 6 ans.

Ces gliomes sont inopérables car ils infiltrent le tissu cérébral. Le seul recours, jusqu’à présent, est la radiothérapie, mais sans bons résultats. Tous les essais thérapeutiques pour associer d’autres traitements plus efficaces ont échoué. Echecs dus en partie à la méconnaissance du processus cancéreux (la cancérogenèse) de ces tumeurs.

En coopération avec le Professeur Stéphanie Puget dans l’équipe du Professeur Christian Sainte-Rose de l’hôpital Necker-­Enfants malades, Le docteur Jacques Grill, Pédiatre cancérologue à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif a analysé un grand nombre de biopsies de ces tumeurs, effectuées pour en établir le diagnostic. Cela afin de décrypter les dysfonctionnements génétiques ayant déclenché un processus de cancérogenèse. Auparavant, des équipes américaines avaient réalisé d’autres essais sur des tumeurs d’enfants mais uniquement après leur décès.

Ces recherches ont permis de découvrir deux différents types de gènes anormaux (ayant muté) induisant la formation d’un gliome : les uns extrêmement agressifs, car proliférant très vite, et les autres fortement infiltrants mais d’évolution plus lente. Ces études nous ont aussi permis de découvrir de nouvelles cibles, c’est-à-dire ­certains récepteurs (portes d’entrée) des cellules tumorales du gliome. A partir de là, nous avons mis au point des traitements ciblés de chimiothérapie, avec des molécules (actuellement en développement chez l’adulte) qui visent spécifiquement les “portes d’entrée” des cellules cancéreuses. Ensuite, à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, les chercheurs ont réalisé une étude avec des souris ­porteuses de ­tumeurs humaines. Celles-ci ont été traitées avec une radiothérapie associée à ces ­médicaments ­ciblés. Les résultats se sont révélés très prometteurs puisque la progession des gliomes a été bloquée.

S'appuyant sur ces résultats,  un essai clinique débutera cette année pour une centaine d’enfants en France. Après avoir ­déterminé le profil génétique spécifique de leur ­tumeur (par une biopsie), ils se verront administrer un traitement personnalisé “sur mesure”. Le protocole associera des séances de radiothérapie à une chimiothérapie (durant un an). Des contrôles réguliers par IRM permettront de suivre l’évolution du cancer sous ce protocole. Des études en cours chez l’adulte, avec ces nouvelles molécules, ont présenté beaucoup moins d’effets secondaires que ceux d’une chimiothérapie classique. Ce qui s’explique par le fait qu’elles altèrent beaucoup moins les cellules saines de ­l’organisme. 

Paris Match

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