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Un bras robotisé contrôlé par la pensée

Une équipe de scientifiques du CHU de Duke (Caroline du Nord) qui a entraîné des singes à manoeuvrer un bras mécanique par la pensée a annoncé le 11 mai 2005 que les premiers tests sur 11 personnes atteintes de la maladie de Parkinson prouvaient la viabilité du protocole d'utilisation d'une ICM (Interface Cerveau-Machine ou brain-machine interface en anglais) sur les humains. Des électrodes, correctement implantées dans le cerveau (l'opération est réalisée sous la direction du patient resté conscient) transforment les impulsions en signaux capables de télécommander les mouvements d'une prothèse robotisée ou d'un fauteuil électrique. Les espoirs sont très grands, notamment chez les amputés et les tétraplégiques.

Ces recherches ont montré que la structure du cerveau s'adapte et se reconfigure pour prendre en charge la commande de ce bras artificiel comme si celui-ci était un membre naturel. Ces expériences confirment l'adaptabilité et la plasticité extraordinaires de notre cerveau et ouvrent de grands espoirs thérapeutiques pour les personnes handicapées.

Ces recherches montrent que notre cerveau possède la capacité d'intégrer dans un espace de représentation et d'action des objets et prothèses physiques exogènes.

Pendant très longtemps, on a considéré que notre adaptabilité cérébrale était l'une des grandes spécificités du néocortex associatif, propre à l'homme. Mais ces recherches suggèrent qu'un des traits fondamentaux chez les primates est également la capacité d'incorporer mentalement ces outils extérieurs à la structure même du cerveau.

Confirmant et prolongeant les hypothèses développées par A Damiano (Voir « L'inscription corporelle de l'esprit » et « Spinoza avait raison »), ces recherches étendent à l'individu tout entier la notion d'espace mental. Cette nouvelle approche globale fait de nos objets familiers des prolongements, des extensions physiques et psychiques de nos sens. Selon Nicolelis, ces objets deviennent vraiment une partie de nous même.

« Si notre cerveau était organisé essentiellement de manière statique, les personnes paralysées ne pourraient jamais s'adapter pour actionner les dispositifs externes avec assez de dextérité pour les rendre vraiment utiles." Souligne avec force Nicolelis qui précise, « Pour être utiles, ces dispositifs "neuroprothetiques devront permettre aux patients de retrouver une véritable mobilité, quelles que soient les prothèses et extensions physiques utilisées.

Dans cette perspective, de nouvelles expériences, actuellement en cours, cherchent à permettre au cerveau de percevoir une sensation de rétroaction de ces dispositifs neuroprothetiques. Comme le souligne Nicolelis, « Une telle rétroaction, qui pourrait s'effectuer sous forme d'information visuelle ou tactile, est fondamentale car elle permettra aux patients d'utiliser pleinement les potentialités de ces neuroprothèses. »

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