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Le bénéfice des antidépresseurs chez l'enfant et l'adolescent l'emporterait sur le risque de suicide

Une nouvelle étude américaine sur les antidépresseurs chez les enfants et adolescents relativise le risque accru de pensées et comportements suicidaires. Les auteurs estiment que les bénéfices de ces traitements l'emportent sur les inconvénients. L'étude, publiée dans le "Journal of the American Medical Association", met en évidence un risque moindre que celui identifié par l'agence américaine du médicament en 2004. Cette année-là, la FDA (Food and Drug Administration) avait lancé une mise en garde contre l'utilisation d'antidépresseurs chez les enfants.

Les chercheurs ont analysé les données de 27 enquêtes portant au total sur 5.310 enfants. Ils ont trouvé que les pensées ou tendances suicidaires touchaient environ 1 % d'enfants et adolescents supplémentaires chez ceux sous antidépresseurs par rapport à ceux sous placebo. En comparaison, la FDA avait observé un risque accru de 2 %. Aucun suicide n'a été enregistré chez les jeunes concernés par ces études qui portaient sur plusieurs antidépresseurs dont le Prozac, le Zoloft, le Celexa, le Paxil, le Lexapro, l'Effexor, le Serzone et le Remeron.

"Les bénéfices semblent l'emporter par rapport au petit risque de pensées et comportements suicidaires", juge le coauteur de l'étude, le Docteur David Brent de la faculté de médecine de Pittsburgh (Pennsylvanie).

L'étude note que les antidépresseurs étaient plus efficaces lorsqu'ils étaient prescrits dans le traitement de l'anxiété avec une amélioration notée chez 69 % des jeunes patients contre 39 % de ceux prenant un placebo.

L'efficacité était moyenne pour les troubles obsessionnels-compulsifs (52 % contre 32 %). Ils marchaient moins bien, tout en restant relativement efficaces, contre la dépression (61 % contre 50 %). Par ailleurs, les antidépresseurs étaient plus efficaces chez les adolescents que chez les enfants dans le traitement de la dépression et l'anxiété. Les médecins ont aussi relevé que seul le Prozac était plus efficace qu'un placebo chez les enfants de moins de 12 ans atteints de dépression.

Le Docteur John March, chef du service de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent au centre médical universitaire Duke à Durham (Caroline du Nord) salue cette étude, "l'analyse la plus large de données assemblées à ce jour". Mais pour lui, le risque accru de comportement suicidaire lié aux antidépresseurs, même s'il apparaît moins élevé dans cette enquête que dans celle de la FDA, exige que les médecins et les familles soient attentifs aux signes d'avertissement.

"On ne peut pas traiter les enfants avec ces médicaments sans prendre cette information en compte", explique-t-il. "On ne peut pas dire, 'prends ça et rappelle-moi dans six semaines'. Il faut surveiller attentivement les bénéfices et les inconvénients. "Par ailleurs, regrette-t-il, l'étude n'a pas mesuré les effets des thérapies par la parole. Selon lui, une thérapie comportementale et cognitive associée aux antidépresseurs peut limiter les risques de suicide et accélérer la guérison chez les jeunes frappés par la dépression.

JAMA

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