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Le BCG perd ses gènes

En 2020, près d'un milliard de personnes seront nouvellement infectées par le bacille de la tuberculose. Car si le vaccin contre cette maladie existe bel et bien, il s'est rapidement révélé inefficace dans certaines parties du monde. C'est pour tenter de comprendre les raisons de cette impuissance que des chercheurs canadiens et américains ont entrepris la comparaison des génomes de Mycobacterium bovis et du Bacille Calmette Guérin (BCG) avec des souches sauvages de Mycobacterium tuberculosis. Grâce à la technique des puces à ADN, l'équipe a pu confirmer que le BCG a perdu des gènes au cours du temps. Le vaccin antituberculeux actuellement utilisé a été élaboré par Albert Calmette et Camille Guérin en 1924 à partir d'une souche de M. bovis, le bacille responsable de la tuberculose bovine. Atténué in vitro, le BCG montre aujourd'hui une efficacité relative, protégeant plus de 70 % des patients en Grande-Bretagne mais pratiquement aucun en Inde du Sud. Comment expliquer de telles disparités ? Ces dernières années, plusieurs spécialistes ont émit l'hypothèse que des changements génétiques pouvaient être à l'origine du phénomène. Cette hypothèse, aujourd'hui largement admise, vient encore de se voir confirmée par les travaux des chercheurs du McGill University Health Centre (Montréal, Canada) et de l'Université de Stanford (Etats-Unis). "Cela confirme ce que nous soupçonnions déjà, indique Brigitte Gicquel de l'Institut Pasteur (Paris). Mais c'est une nouvelle fois une belle démonstration de tout le potentiel des puces à ADN." Ces dispositifs, inventés en 1993 permettent de visualiser plusieurs milliers de gènes. Il s'agit en fait de plaques de verre ou de silicone d'environ un centimètre et demi de côté sur lesquelles sont déposées des sondes, séquences d'ADN connues. Lié à des molécules fluorescentes, le brin d'ADN à étudier "s'éclaire" lorsqu'il se combine à la sonde correspondante. Comme avec les empreintes digitales, il devient alors possible de comparer les séquences génétiques connues et inconnues et de localiser les mutations.

Infosciences http://www.infoscience.fr/articles/articles_aff.phtml?Ref=239

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