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Bactéries multirésistantes : pourquoi ne pas combattre le mal par le mal ?

On le sait, en médecine le mieux peut parfois être l'ennemi du bien. Depuis 50 ans les décès par maladies infectieuses ont régressé de manière spectaculaire grâce aux antibiotiques. Mais depuis quelques années, en partie sous l'effet d'un usage excessif et trop systématique des antibiotiques, on a vu apparaître un nombre croissant de bactéries devenues multirésistantes, ce qui pose un redoutable problème de santé publique.

Rien qu'aux États-Unis, il y aurait chaque année 2 millions de personnes touchées par des maladies nosocomiales principalement provoquées par des bactéries devenues résistantes à tous les antibiotiques.

Face à ce nouveau péril médical et sanitaire, la résistance s'organise et les chercheurs explorent de nouvelles voies, comme les bactériophages, des virus destructeurs de bactéries qui peuvent s'avérer très efficaces mais qui sont d'une utilisation délicate.

Aussi, d'autres scientifiques, notamment à l'université du New Jersey, explorent une autre piste prometteuse qui consiste à utiliser certaines bactéries pour venir à bout d'autres bactéries devenues résistantes à tous les traitements.

Cette équipe dirigée par Daniel Kadouri a montré que deux bactéries, Bdellovibrio bacteriovorus et Micavibrio aeruginosavorus, avaient la capacité de pouvoir s'arrimer à d'autres bactéries, comme Escherichia coli, pour les détruire.

Ces chercheurs ont également montré que ces bactéries tueuses sont capables de venir à bout d'un certain nombre de bactéries pathogènes devenues multirésistantes, comme Acinetobacter baumannii, responsable de nombreuses infections nosocomiales.

Les premiers essais in vitro sur des cultures cellulaires montrent que ces bactéries tueuses de microbes détruisent sélectivement certaines bactéries pathogènes.

C'est donc une nouvelle voie thérapeutique très intéressante qui s'ouvre dans le combat incessant contre ces bactéries multirésistantes mais plusieurs années d'expérimentation sur l'animal seront encore nécessaires avant d'envisager les premiers essais cliniques sur l'homme.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PLOS

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