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Une avancée fondamentale dans la connaissance du contrôle de la régulation cellulaire

Le gène TCTP est présent chez tous les animaux et les végétaux. Des travaux associant l'INRA, le CNRS, l'Université Claude Bernard Lyon 1 et l'ENS Lyon viennent de révéler que ce gène a exactement la même fonction chez deux organismes très éloignés, une plante, Arabidopsis, et une mouche, la drosophile : il participe à la régulation de la multiplication cellulaire. Ce gène est ainsi impliqué aussi bien dans la formation des organes chez l'embryon que dans la prolifération des tumeurs, cancéreuses ou non. Ces résultats, qui pourraient ouvrir des voies nouvelles de lutte contre le cancer, sont publiés dans la revue PNAS.

Les recherches sur le cancer chez l'homme ont permis d'identifier le gène TCTP (il permet la production de « Translationally Controlled Tumor Protein », la protéine TCTP). Elles ont montré que ce gène est fortement surexprimé dans de nombreuses cellules cancéreuses. Il représente donc une cible potentielle dans les traitements contre le cancer car il serait impliqué dans les mécanismes de développement des cellules et de prolifération cellulaire. Une réversion tumorale, c'est-à-dire une diminution du développement des tumeurs (massif cellulaire à multiplication non contrôlée), a d'ailleurs été observée lorsque l'expression de TCTP est inhibée.

TCTP est un gène présent chez les animaux et chez les végétaux, qui cependant ne développent pas de cancer à proprement parler. Chez les animaux tout comme chez les végétaux, lorsque ce gène est supprimé ou désactivé, les organismes ne croissent pas et meurent au stade de l'embryon, preuve que TCTP est un gène essentiel pour le développement de l'embryon et de l'organisme.

Les équipes de Mohammed Bendahmane, chercheur à l'INRA, et de Bertrand Mollereau, professeur à l'ENS Lyon, ont utilisé en parallèle la plante Arabidopsis thaliana et la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster (la drosophile) pour préciser le rôle exact de TCTP lors du développement animal et végétal. Afin d'obtenir des plantes adultes mutées pour le gène TCTP (c'est-à-dire avec ce gène désactivé), l'équipe a dû procéder à des « sauvetages » d'embryons de plantes en récupérant des graines par dissection microscopique puis en leur fournissant des nutriments indispensables à leur croissance. L'équipe a ainsi pu produire le premier organisme adulte mutant pour TCTP.

L'utilisation de ces plantes mutantes a permis de montrer que TCTP est impliqué dans la régulation du cycle cellulaire, et donc dans la division cellulaire. Il intervient ainsi dans la formation des organes. Cette avancée dans la compréhension des fonctions de TCTP au sein des plantes devrait apporter de nouvelles pistes permettant de mieux comprendre comment les organes se développent depuis l'embryon et aussi de faire progresser la recherche contre le cancer.

CNRS

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