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Des «atolls artificiels» pour stocker le surplus d'énergie

L'électricité produite par des panneaux solaires ou des éoliennes peut servir à mettre de l'eau de mer dans d'immenses réservoirs. Cette eau serait ensuite turbinée quand il n'y a plus ni vent ni soleil, le tout sans dégager de CO2.

Les énergies renouvelables, comme le solaire ou l'éolien, ont un grave défaut : elles sont intermittentes. Il suffit que le soleil soit masqué par les nuages, que le vent faiblisse ou, a contrario, qu'il souffle trop fort pour que leur rendement baisse fortement, obligeant les producteurs d'électricité à faire appel à des centrales au gaz, au fuel ou au charbon, pour prendre temporairement le relais. Ce qui revient à dégager d'importantes quantités de gaz carbonique (CO2) que le recours aux énergies renouvelables est censé éviter...

«Des capacités de stockage de grande ampleur deviennent de plus en plus nécessaires avec l'objectif européen de produire au moins 20 % de la consommation d'énergie sous forme renouvelable à l'horizon 2020», notent les députés Christian Bataille et Claude Birraux dans un rapport remis à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

La solution pourrait venir, selon eux, de «stations de transfert d'énergie par pompage», ou STEP, construites en bord de mer, comme le propose François Lempérière, un ingénieur mondialement reconnu dans le domaine des barrages. Car c'est bien de cela dont il s'agit.

L'idée de cet expert, joint par Le Figaro, consiste à construire à proximité du littoral des atolls artificiels. Autrement dit, d'immenses réservoirs d'eau de plusieurs kilomètres carrés, délimités par une digue se refermant sur elle-même d'une hauteur de 50 à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer.

En période de faible consommation d'électricité (nuit, été...), l'excédent de production servirait à pomper l'eau de mer derrière la retenue. Cette eau serait ensuite turbinée les jours sans soleil ou sans vent, voire au plus fort de l'hiver quand la demande est à son maximum à cause du chauffage. Le tout sans dégager la moindre molécule de gaz carbonique dans l'atmosphère !

«Le défi n'est pas d'ordre technique, mais économique, car la construction des barrages et des brise-lames est aujourd'hui bien maîtrisée, explique François Lempérière. En outre, le rendement énergétique est très bon, de l'ordre de 90 % au pompage comme au déstockage.» Selon ses calculs, la construction d'un atoll de 23 kilomètres carrés, adossé à une falaise, d'une hauteur d'eau de 90 m, correspondant à un stockage de 160 gigawatt-heure d'électricité, représenterait un investissement d'un peu moins de 6 milliards d'euros. Soit l'équivalent d'une centrale nucléaire. Une telle installation permettrait de «compenser l'indisponibilité, pour cause d'absence ou d'excès de vent, d'un cinquième du parc éolien français prévu pour 2020 (25 GW) pendant une journée et demie», notent les deux députés

Figaro

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