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Ariane a vingt ans et de belles perspectives d'avenir

Il y a tout juste vingt ans, l'Europe faisait son entrée dans le club très fermé des puissances spatiales grâce au lancement réussi du vol inaugural de la fusée Ariane depuis la base de Kourou, en Guyane française, le 24 décembre 1979. Le lanceur Ariane 1 emportait dans sa coiffe la capsule technologique européenne CAT et du lest simulant une charge utile de type satellitaire. Mise au point par le Centre national d'études spatiales (CNES), par délégation de l'Agence spatiale européenne (ESA) et construite par Aérospatiale, Ariane était alors très décriée, considérée par bon nombre de spécialistes de l'espace comme un lanceur désuet, bien en retard comparée à la navette américaine. Après plusieurs reports, le premier tir depuis l'ensemble de lancement ELA 1 est fixé au 14 décembre. Mais au moment du décollage, Ariane reste clouée au sol : l'information erronée d'un capteur des moteurs arrête automatiquement les opérations. Le 23, une deuxième tentative est prévue mais la météo n'est pas de la partie. Le lendemain, la veille de Noël, après un nouvel incident technique et un problème avec les ordinateurs qui refusent de reprendre le compte à rebours final, Ariane V1 s'envole enfin, pour la première fois, dans le ciel équatorial et place en orbite sa capsule de 1,6 tonne. Vingt ans plus tard, presque jour pour jour, une Ariane 4, dans sa version la plus puissante, 44L, équipée de quatre propulseurs d'appoint à liquides (PAL), a réussi sa 125e mission mercredi et placé en orbite le plus grand satellite de télécommunication jamais déployé dans l'espace, Galaxy XI. Il s'agissait du 51e lancement consécutif réussi d'une Ariane 4. Après 117 succès et 8 échecs (Vols 2, 4, 15, 18, 36, 63, 70 et le vol inaugural d'Ariane 5), Arianespace, première société commerciale créée au monde en 1980, est leader sur le marché commercial des satellites en orbite de transfert géostationnaire, avec 50 % des parts. Le consortium européen a signé 206 contrats de lancement depuis sa création, placé en orbite 169 satellites, et le succès d'Ariane 5, le 10 décembre dernier, laisse entrevoir un bel avenir dans un marché de plusieurs centaines de millions de dollars en pleine expansion. A la suite de l'explosion de V501 et la réussite des deux autres tirs de qualification de la nouvelle fusée, les opérateurs internationaux de satellites attendaient ce 4e tir, premier vol commercial, pour obtenir des garanties de fiabilité. "Ariane 5 sera aussi fiable qu'Ariane 4", a assuré le PDG d'Arianespace, Jean-Marie Luton. "Nous prévoyons pour l'année 2000 quinze lancements, dont cinq Ariane 5", a expliqué à Reuters Jacques Rossignol, directeur général à Arianespace. "Ariane 5 étant capable de recevoir deux satellites dans chaque coiffe, on devrait placer une vingtaine de satellites en orbite l'année prochaine, ce qui serait un record", a-t-il ajouté. En 1999, Arianespace a décroché douze contrats de lancements sur les quinze proposés sur le marché, soit 80 %. Peu de contrats ont été signés mais Arianespace estime qu'une reprise devrait avoir lieu en l'an 2000. Le carnet de commande de la société compte à présent 40 satellites lourds à lancer, pour une valeur estimée à 3,2 milliards de dollars. Avec ce dernier succès 1999, Arianespace tourne la page d'une année placée sous le signe de la réussite. Elle a accompli avec succès dix tirs malgré un retard de calendrier de plusieurs mois, entre mars et août, dû à des problèmes de satellites. De plus, avec le succès de la première mission d'Ariane-5, Arianespace a offert à l'Europe, en 1999, le lanceur de satellite le plus puissant du monde et qui, d'ici 2005, pourra placer des charges de 11 à 12 tonnes sur orbite, soit la capacité de trois Ariane-4 en un seul tir.

Brève résumée par @RTFlash

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/991223/45/7sei.html

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