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Après la Suède, la Finlande s'apprête à relancer le nucléaire civil

A contre-courant de la tendance générale en Europe, les députés finlandais devraient approuver d'une courte tête vendredi la construction d'un cinquième réacteur nucléaire, un projet vivement critiqué par les écologistes. Pionnière en matière de préservation de l'environnement, la Finlande --pays plat sans autre ressource naturelle que ses forêts-- risque fort de s'engager dans une voie dénoncée par de nombreuses organisations écologistes qui y voient l'empreinte du lobby nucléaire. "Alors qu'aucune centrale nucléaire n'a été construite depuis de nombreuses années, c'est un signal important qui va être envoyé", a déclaré à l'AFP Peer de Rijk, porte-parole de l'organisation anti-nucléaire "World Information Service on Energy", basée à Amsterdam (Pays-Bas). A l'instar de la Finlande, les pays européens avaient abandonné leurs projets de centrales nucléaires au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. Des pointages récents au Parlement indiquent que la construction du cinquième réacteur finlandais sera approuvée à une courte majorité des 200 députés, même si l'issue du vote reste incertaine. Un sondage publié par le quotidien de référence Helsingin Sanomat indique ainsi que 92 députés y sont favorables, 82 opposés et 26 indécis. Un autre sondage réalisé par un journal régional révèle que 97 députés sont pour et 92 contre. "Pour le lobby nucléaire, une décision favorable serait extrêmement bienvenue et elle serait utilisée à des fins de propagande", estime M. de Rijk. Le voisin suédois, après avoir voté l'arrêt du nucléaire en 1980, a fait marche arrière début 2002 et indiqué que l'arrêt des derniers réacteurs n'interviendrait pas avant 2030 ou 2040, faute de sources d'énergie alternatives. Le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effets de serre a également incité les dirigeants européens à reconsidérer leur politique énergétique. Les experts ont joué un rôle-clef dans le débat finlandais, avertissant que le pays ne pourrait faire face à ses besoins futurs s'il faisait l'économie d'une centrale supplémentaire. A l'heure actuelle, 28% de l'énergie du pays est d'origine nucléaire. Ce chiffre atteindrait 35% avec un cinquième réacteur. "Notre consommation d'énergie va croissant. En 2010 nous aurons besoin de 4.000 megawatts supplémentaires et nous devons y parvenir sans aucune émission de dioxyde de carbone", explique Anneli Nikkula, une responsable de TVO, le groupe de travail en charge de la construction du réacteur. "Nous produisons une très faible quantité d'énergie éolienne en Finlande, de l'ordre de 50 megawatts, et des études montrent que nous pouvons la multiplier par 10 d'ici 2010. Mais elle n'est pas compétitive sur le marché ouvert et le gouvernement doit la subventionner", ajoute-t-elle. Environ 48% des Finlandais voient d'un bon oeil la construction d'un nouveau réacteur si elle peut contribuer à inverser la courbe des émissions de CO2. 46% sont contre, selon un sondage récent.

AFP : http://www.larecherche.fr/actu/n020522152658.xyf59hiu.html

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