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Applications de la pile à combustible: le Japon prend les devants

Il y a une décennie, les recherches sur la pile à combustible faisaient parler d'un secteur "prometteur" au Japon. Cette année, des sociétés japonaises ont annoncé la naissance du premier prototype mondial de pile à combustible pour ordinateur portable et de la plus petite pile à combustible au méthanol, utilisable dans les téléphones cellulaires. Inventée en 1839 par un Britannique, William Grove, la pile à combustible produit de l'électricité par la réaction de la molécule d'hydrogène (H2) avec celle de l'oxygène de l'air (O2) et son seul rejet est de la vapeur d'eau (H2O). Si les géants japonais de l'automobile Toyota et Honda font déjà rouler des voitures à pile à combustible depuis décembre 2002 et furent, là aussi, les premiers, cette dernière application est encore loin de pouvoir faire partie du quotidien pour des raisons de coût, d'encombrement et de difficulté de transport de l'hydrogène. Les petits appareils lancés par Toshiba ou NEC pourront eux, affirment ces sociétés, être commercialisés dès l'année prochaine ou en 2005. Les Japonais pourraient donc être les premiers à commercialiser cette technologie. Selon un spécialiste français, le Japon a entre un et trois ans d'avance sur les Etats-Unis dans les piles à combustibles pour ordinateurs portables et téléphones cellulaires, et de quatre à cinq ans par rapport à l'Europe. "Lorsque les premiers ordinateurs portables alimentés au méthanol sortiront au Japon, entre six mois et un an après on trouvera les mêmes produits en Europe, produits de provenance japonaise bien sûr", a-t-il ajouté. L'avantage de la micro pile à combustible est la très grande autonomie qu'elle offre par rapport aux piles classiques. Le prototype destiné aux ordinateurs portables lancé en première mondiale en mars par Toshiba mesure 275 millimètres de long sur 75 de large et pèse 900 grammes dont 72 pour sa cartouche de 50 centimètres cubes ! Depuis, Toshiba a développé la plus petite pile à combustible du monde destinée aux téléphones cellulaires et assistants numériques personnels. Suffisamment compacte pour entrer dans un sac à main ou la poche d'un jean, elle contient une cartouche de 25 centimètres cubes de méthanol fortement concentré. Son autonomie est de 20 heures, environ six fois plus que celle d'une pile au lithium. NEC a dévoilé de son côté en juin un prototype d'assistant numérique équipé d'une pile à combustible qu'il compte commercialiser l'année prochaine et, d'ici fin 2005, une version pouvant fonctionner pendant 40 heures consécutives. En ce qui concerne les applications de petite taille, nombre de sociétés américaines se sont lancées dans la course, dont Duracell et Motorola. "Il y a un marché potentiel énorme pour les applications portables. Mon sentiment est que cette technologie est en pleine accélération si l'on en juge par l'énergie qui lui est consacrée", conclut un responsable américain. Appareils photographiques numériques, chaises roulantes, équipements médicaux: les débouchés ne manquent pas. Quant à la pile à combustible, porteuse d'espoir contre les conséquences climatiques des émissions de gaz à effet de serre dues à l'automobile et à la production d'énergie, elle a encore bien des défis à relever. Aux difficultés techniques s'ajoutent des questions sur ses réels bénéfices pour l'environnement car l'hydrogène est en majorité produit actuellement à partir de gaz naturel avec émission de CO2, ce qui contribue au réchauffement du climat. "Notre but ultime est la production d'hydrogène à partir de l'eau en utilisant des énergies renouvelables", a déclaré à l'AFP le professeur Ken Ichiro Ota spécialiste du domaine à l'Université nationale de Yokohama, près de Tokyo.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031128/202/3ishi.html

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