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Les antibiotiques pourraient prévenir le cancer de l'estomac

Les antibiotiques pourraient bien prévenir l'apparition d'un cancer de l'estomac chez les personnes porteuses d'une bactérie connue pour être responsable d'ulcères, l'Helicobacter pylori, selon une étude publiée mercredi dans le Journal de l'Association médicale américaine (JAMA). Cette expérience menée en Chine confirme la responsabilité de l'Helicobacter pylori dans l'apparition de certains cancers de l'estomac, une maladie particulièrement fréquente en Asie, mais plus rare dans les pays occidentaux. L'étude portait sur 1.630 hommes et femmes venant de la province de Fujian, dans le sud de la Chine. Tous étaient porteurs d'Helicobacter pylori, et une centaine d'entre eux seulement présentaient déjà des lésions pré-cancéreuses au début de l'étude. Les patients étaient répartis au hasard en deux groupes: le premier recevait des antibiotiques pendant deux semaines en association avec un médicament anti-ulcéreux, l'autre groupe recevait un simple placebo. Tous ont été suivis durant sept ans et demi après le traitement. Aucune des 988 personnes indemnes de lésion pré-cancéreuse au départ n'a développé de cancer dans le groupe traité, alors qu'elles étaient six dans le groupe placebo. Parmi les personnes présentant des lésions pré-cancéreuses, les résultats n'étaient pas aussi frappants: sept personnes ont développé un cancer de l'estomac dans le groupe traité, contre 11 dans le groupe placebo. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), H. pylori affecterait près de 90% de la population dans certains pays en développement et près de 50% dans certains pays développés. Le cancer de l'estomac occupe la quatrième place sur la liste des cancers les plus fréquents. Chaque année, 870.000 personnes en sont atteintes dans le monde, selon l'OMS. Le taux le plus important se trouve dans l'est de l'Asie, notamment en Chine, peut-être pour des raisons génétiques ou à cause d'une alimentation pré-salée. Selon les auteurs de l'étude, Benjamin Chun-Yu Wong, de l'Université de Hong Kong, ces résultats soulignent combien le dépistage de cette bactérie est important, notamment dans les zones à risques, tout comme le traitement des infections à H. pylori, notamment chez des personnes indemnes de lésions pré-cancéreuses. Dans un éditorial d'accompagnement, le Dr Julie Parsonnet, spécialiste de maladies infectieuses à l'université américaine de Stanford, et David Forman, de l'université de Leeds en Angleterre, ont toutefois insisté sur le coût faramineux que représenterait le dépistage de lésions par fibroscopie.

JAMA : http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/291/2/187

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