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Amyotrophies spinales antérieures : deux avancées majeures

Deux récentes études annoncent un pas de géant dans la prise en charge des redoutables amyotrophies spinales antérieures. Les amyotrophies spinales antérieures (ASA) constituent un groupe de maladies héréditaires caractérisées par une atrophie progressive des muscles de la racine des membres. Le type I est la forme la plus sévère. Cette ASA dite infantile débute en règle avant l’âge de 6 mois et se manifeste précocement par l’impossibilité d’accéder à la station assise. Pour les enfants atteints de l’ASA de type 1 (60 % des cas d’ASA), la durée de la survie dépasse rarement les deux ans.

Ces maladies génétiques sont rares, puisque l’incidence des ASA dites infantiles (types I, II et III) concernerait de 6 000 à 10 000 naissances. Elles sont dues à la mutation ou à la délétion du gène SMN1 qui code pour la protéine de survie du motorneurone ou survival motor neuron (SMN) 1.

De ce fait, une faiblesse et une atrophie musculaires s’installent en raison de la dégénérescence du motorneurone, ceci plus ou moins rapidement en fonction de la forme clinique, mais aussi de l’intervention possible d’un autre gène dit SMN2 qui est une copie du gène SMN1 et code pour la protéine SMN1, au point de compenser plus ou moins efficacement les altérations du gène SMN1. Les deux études avaient pour but d'augmenter la production de la protéine SMN au sein du motorneurone et améliorer ainsi aussi bien la fonction motrice que la durée de la survie.

Le premier essai repose sur la thérapie génique au travers de l’administration intraveineuse d’une dose unique d’un adénovirus inactif incluant la séquence génique SMN1 normale. A l'issue de cet essai, 9 participants sur 12 ont été capables de se tenir assis sans soutien pendant au moins 30 secondes. Lors du dernier contrôle, tous les participants qui étaient âgés d’au moins 20 mois étaient vivants.

Le deuxième essai, portant sur 122 nourrisons, a utilisé un oligonucléotide anti-sens, le nusinersen. Ce médicament a été conçu pour prévenir l’exclusion de l’exon 7 au sein du gène SMN2 et augmenter ainsi la synthèse de la protéine normale SMN. Dans le groupe traité par le nusinersen, la proportion de patients qui ont atteint un degré de motricité jugé significatif lors d’une analyse intérimaire a atteint 51 %, contre  0 % dans l’autre groupe.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

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