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Améliorer la prévision des phénomènes météorologiques violents en montagne

La campagne internationale de mesures intensives du Mesoscale Alpine Programme (MAP), destinée à améliorer la prévision des phénomènes météorologiques violents en montagne à laquelle le CNRS et Météo-France ont participé activement, s'est achevée fin 1999. L'objectif fixé par le programme MAP avant la campagne expérimentale, était d'atteindre, en matière de prévision météorologique en terrain montagneux, une précision géographique de l'ordre de la dizaine de kilomètres, avec une anticipation de l'ordre de 12 à 24 heures. A ce jour, les premiers résultats des 17 périodes d'observations intensives réalisées sur le massif alpin semblent concluants. L'exploitation des mesures collectées devrait permettre d'ici deux ou trois ans d'émettre des recommandations. Les périodes d'observations réalisées ont permis d'expérimenter de nouveaux moyens de mesure et d'acquérir des données nombreuses et de qualité. S'inscrivant toujours dans un objectif de prévision et de prévention des inondations, la région du Lac Majeur a été le lieu de mesures hydrologiques. Quantifiant l'humidité du sol, les échanges d'eau entre le sol et l'atmosphère, les précipitations et les débits, ces données ont permis d'initialiser plusieurs modèles hydrologiques numériques. Les résultats obtenus en mode prévision ont reproduit assez fidèlement les situations observées. Survolant le Golfe de Gênes, l'avion français ARAT équipé du lidar Léandre devait caractériser le flux qui alimente en air instable les systèmes précipitants sur les Alpes. L'étude du sillage alpin, scruté par les avions français et américains, a confirmé l'existence d'une transition brutale entre la zone de Mistral où le vent atteint 30 m/s, et la zone protégée par l'effet d'abri des Alpes où le vent est faible. Les tourbillons qui en découlent ont leur importance car ils peuvent influer sur l'évolution météorologique en aval des Alpes. La structure tridimensionnelle de cette zone donnera certainement lieu à des simulations numériques. L'expérience de terrain a également débouché sur l'élaboration de nouveaux outils permettant de mieux appréhender les phénomènes observés. Cela a été le cas d'une carte composite combinant les données des radars météorologiques de l'ensemble des pays du massif alpin. La réalisation la plus spectaculaire a été la réalisation d'une mini-chaîne de prévision numérique à très haute résolution, préfigurant la future génération de modèles pour la prévision du temps. Un premier bilan scientifique des avancées permises par cette fructueuse moisson de données est envisageable fin 2000. Grâce à ces recherches il devrait être possible dans un avenir proche, 2 ou 3 ans, de mieux prévoir des catastrophes telles que celles que l'Aude a connues en novembre dernier.

CNRS : http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n381a7.htm

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