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Des aliments thérapeutiques à consommer à domicile : nouvelle arme contre la malnutrition

Selon l'ONU, la consommation d'aliments thérapeutiques à domicile, en association avec le traitement traditionnel dispensé dans les hôpitaux, peut permettre des progrès décisifs dans la prise en charge des 20 millions de moins de cinq ans en état de malnutrition aiguë sévère dans le monde.

Une déclaration commune de l'Organisation mondiale de la santé , du Programme alimentaire mondial , du Comité permanent de la nutrition du système des Nations Unies (CPN) et de le Fonds des Nations Unies pour l'enfance , montre que les trois quarts environ des enfants atteints de malnutrition aiguë sévère - ceux qui ont bon appétit et ne souffrent pas de complications médicales - peuvent être traités chez eux avec des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (RUTF). « Les 20 millions d'enfants de moins de cinq ans qui souffrent aujourd'hui de malnutrition aiguë sévère ont un besoin urgent de traitement », a dit le Docteur Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS.

Les enfants sont traités par des agents de santé avec des médicaments oraux de base et reçoivent assez d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi pour durer une semaine. Pendant ce temps, les parents apprennent à aider les enfants atteints de malnutrition et à repérer les signes de danger. « Les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi ont prouvé leur efficacité contre la malnutrition aiguë sévère chez les enfants », a déclaré la Directrice générale de l'UNICEF, et présidente du CPN, Ann M. Veneman.

Elle a rappelé que « la malnutrition joue un rôle dans quelque 53% des décès d'enfants de moins de cinq ans, et ces interventions sont donc un outil important pour diminuer les taux de mortalité des enfants ». Ces aliments, qui sont agréables au goût, mous et faciles à écraser et à haute teneur énergétique, peuvent être consommés par les enfants de plus de six mois sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter de l'eau, ce qui réduit le risque d'infection bactérienne. Ils offrent les éléments nutritifs nécessaires pour traiter chez lui un enfant qui souffre de malnutrition, même en l'absence de réfrigération et même dans des conditions d'hygiène non optimale. La technologie nécessaire à la production de ces aliments thérapeutiques prêts à l'emploi est relativement simple et pourrait être utilisée dans tous les pays qui enregistrent des taux élevés de malnutrition aiguë sévère.

Longtemps, la réponse à la malnutrition aiguë sévère a consisté à orienter les enfants atteints vers un hôpital ou un centre de soins spécialisés où l'on nourrit le patient avec des régimes spéciaux à base de lait. Certes, ce traitement est efficace mais il se peut que les familles n'aient pas facilement accès à ce genre de centre de santé dans les pays les plus pauvres, là où vivent la majorité des enfants atteints de malnutrition aiguë sévère. Le traitement à l'hôpital ou dans un de ces centres de soins spécialisés peut être impossible pour des parents qui ne sont tout simplement pas en mesure de quitter leur domicile pendant plusieurs semaines. En plus, les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont particulièrement exposés aux risques d'infection dans des hôpitaux souvent surpeuplés car leur système immunitaire est affaibli.

Si la prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë sévère était appliquée à vaste échelle et si elle était correctement associée au traitement en milieu hospitalier, elle pourrait prévenir chaque année le décès de centaines de milliers d'enfants. Cette approche a déjà permis d'améliorer considérablement les taux de survie des enfants atteints de malnutrition grave dans des pays en proie à une situation d'urgence, comme l'Ethiopie, le Malawi, le Niger et le Soudan. Le but consiste maintenant à élargir cette approche pour atteindre les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère qui vivent dans des communautés qui ne sont pas plongées dans des situations d'urgence, qui sont encore plus nombreux. La malnutrition aiguë sévère tue chaque année un million d'enfants selon les estimations - soit un enfant toutes les trente secondes. Ces enfants risquent jusqu'à 20 fois plus de mourir que des enfants bien nourris.

ONU

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