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Alerte aux mobilomaniaques

Les mobilomaniaques auraient-ils du souci à se faire ? Verra-t-on un jour inscrit sur les téléphones portables comme sur les paquets de cigarettes : “Nuit gravement à la santé” ? La vaste enquête sur les risques de cancers éventuels liés au téléphone portable, qui vient d'être lancée par l'OMS, relance aujourd'hui le débat. Piloté à Lyon par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, l'agence spécialisé de l'OMS), cette étude épidémiologique doit porter sur dix-sept mille patients à travers le monde. Du jamais vu. Près de deux ans de préparation auront été nécessaires avant le lancement effectif des travaux de recherche. Et pour cause : au total pas moins de quatorze pays sont concernés par cette enquête : de l'Europe aux États-Unis, en passant par l'Australie ou le Japon. Il aura aussi fallu réunir des financements sans passer par l'industrie, afin de conserver une totale indépendance. La Commission européenne s'est ainsi engagé à hauteur de 3,850 millions d'euros, soit 50 % des fonds réunis. Pour le reste chacun des pays participants devrait mettre la main à la poche. Conçue sur le modèle d'une étude cas-témoin, l'enquête doit porter sur plusieurs milliers de patients atteints de tumeurs localisées sur des organes exposés aux antennes des téléphones portables. Des individus essentiellement touchés par des cancers du cerveau mais aussi du nerf acoustique et de la parotide. Ces patients seront ensuite comparés à des sujets indemnes de tumeurs. Puis les deux groupes seront interrogés sur leurs habitudes afin de déterminer si un risque de cancer est associé à l'utilisation des téléphones portables. De quoi enfin y voir plus clair alors que le débat déchaîne déjà les passions. Ainsi il y a quelques semaines un rapport britannique déconseillait l'usage généralisé des machiavéliques petits combinés pour les enfants. Les bambins seraient plus vulnérables en raison de leur système nerveux en développement et du risque d'une plus grande durée d'exposition pendant leur vie. Mais qu'auraient donc ces petits appareils qu'un Français sur quatre se colle à l'oreille, de si redoutable ? Les téléphones cellulaires émettent des ondes électromagnétiques (entre 900 et 1 800 MHz), proches de celles employés dans les fours à micro-ondes. Certes, alors que la puissance des fours domestiques avoisine les 1 000 watts, celle des téléphones portables est 500 fois plus faible. Il n'empêche que, lors d'une communication, 50 % des ondes sont absorbées par la tête et créent un léger échauffement des tissus. Or cela ne serait pas sans conséquences. “Des études ont montré qu'une exposition aiguë aux hyperfréquences pouvait induire des effets biologiques. On sait notamment qu'elles peuvent entraîner des symptômes de fatigabilité, de maux de tête, d'insomnies, de nausées ou des modifications de la fréquence cardiaque. Des troubles sensoriels comme la diminution de l'odorat ont également été observés. Ils sont liés à ce qu'on appelle le syndrome des micro-ondes”, explique Roger Santini, chercheur à l'Institut national des sciences appliquées de Lyon (Laboratoire de biochimie-pharmacologie). La grande enquête épidémiologique menée par le CIRC de Lyon nous permettra-t-elle d'en avoir le coeur net ? C'est ce qu'il reste à espérer. Mais les premiers résultats ne seront connus que fin 2003 ou début 2004.

Lyon Capitale :

http://www.lyoncapitale.fr/une.html

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